AVEC UN FILM sans paroles, « ce n’est plus au scénariste ni aux acteurs de raconter l’histoire, c’est vraiment au metteur en scène », expliquait au festival de Cannes Michel Hazanavicius. Bien lui a pris d’oser le muet et le noir et blanc, puisqu’il a décroché les statuettes du meilleur réalisateur. Pour autant, le rôle des comédiens n’en est pas moins important : Bérénice Bejo avec son césar et Jean Dujardin avec son oscar ne diront pas le contraire.
Pourtant, ce qui a dû surtout séduire le monde du cinéma, des deux côtés de l’Atlantique, c’est l’hommage au début de l’âge d’or d’Hollywood, quand le 7e art n’avait encore que trois dimensions et des décors souvent en carton-pâte mais le pouvoir de faire rêver toutes les générations rien qu’avec un jeu de lumières sur un visage ou une danse sous la pluie.
Consensuel, « The Artist », certes. Mais plein de talents, avec aussi, pour ne citer qu’eux, la musique de Ludovic Bource et les décors de Laurence Bennett. Sans oublier l’audace de Thomas Langmann, le producteur, qui ne recule devant aucun défi et est heureux d’avoir gagné, comme son père Claude Berri, oscar, Golden Globe et BAFTA (le prix britannique).
Dans les artisans de ce succès dont la France se gargarise, il ne faudrait pas oublier Harvey Weinstein, le producteur et distributeur américain, qui avait misé sur le film avant même sa projection à Cannes, et a orchestré aux États-Unis une campagne qui est un modèle du genre. Il a aussi acquis les droits d’« Intouchables » pour les États-Unis, pour le diffuser mais surtout – on voudrait ne pas avoir à craindre le pire – pour en faire un remake. Et c’est encore lui qui s’occupe de la carrière américaine de « la Dame de fer », un rôle à oscar pour Meryl Streep, qui a ainsi décroché sa troisième statuette.
« Intouchables » a valu à Jean Dujardin sa seule frustration : c’est Omar Sy qui a emporté le césar du meilleur acteur. Pour le reste, le palmarès français a laissé peu de place, à côté de « The Artist » aux autres favoris, en particulier « Police », « l’Exercice de l’État » ayant pour sa part été distingué via Michel Blanc, césar du meilleur acteur dans un second rôle.
« Une séparation » a été élu meilleur film étranger par les Américains comme par les Français. « Je suis fier d’offrir (l’oscar) à mon peuple, un peuple qui respecte toutes les cultures et civilisations et méprise l’hostilité et la rancœur », a déclaré son réalisateur Asghar Farhadi.
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