Il ne reste plus que quelques représentations de « l’Ombre de la baleine »au Théâtre Paris-Villette (1), dans la petite salle toute blanche. Blanc aussi est le décor et vers la fin, comme dans un livre pop-up, des fleurs surgiront, blanches, de dessous le plateau. Dans « l’Ombre de la baleine », il est question d’une baleine blanche, justement, et de l’étrange sentiment qui pousse le capitaine Achab à sa poursuite. Mikael Chirinian, comédien très fin et lecteur aigu, avait adapté deux textes contemporains : « Rapport sur moi », de Grégoire Bouillier, et « la Liste de mes envies », de Grégoire Delacourt. Cette fois, avec l’aide d’Océanerosemarie, il a composé un spectacle très personnel. En s’interrogeant sur sa passion ancienne pour Moby Dick, il en vient à parler de sa famille. Un père d’origine arménienne, une mère séfarade d’Algérie. Et l’on verra comment l’Histoire se mêle de l’histoire des êtres.
N’en disons pas plus. Il s’agit d’un récit sidérant, mené de main de maître dans un décor inventif, par un artiste très fin et profond, mis en scène par Anne Bouvier. On rit, on a le cœur serré, on est transi d’émotion. On admire la force et la subtilité de l’interprète qui affronte le Mal, un certain mal.
Sans surprise est évidemment « Love Letters » (2), tant de fois repris. Mais le charme opère toujours. Comment on suit ces deux Américains amis depuis l’enfance, qui toute leur vie vont s’écrire, converser sans jamais vraiment partager et pourtant s’aimer profondément est l’un des secrets du succès jamais démenti du texte de l’Américain A. R. Gurney.
Stéphanie Fagadau a réuni deux comédiens rayonnants. Jean Piat, sa science du bien dire, son charme toujours vif, et Mylène Demongeot, sa lumineuse beauté, son intelligence et sa manière vive de dire le texte qui va si bien à Melissa. Stéphanie Fagadau a choisi de les séparer. Ils ne sont pas côte à côte à la même table. Ils sont séparés, comme dans la vie. Ils se regardent mieux, ils s’écoutent mieux. On passe un joli moment d’émotion.
(1) Théâtre Paris-Villette, du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures. Jusqu'au 11 février. Durée : 1 h 15. Tél. 01.40.03.72.23, www.theatre-paris-villette.fr
(2) Comédie des Champs-Élysées, du jeudi au samedi à 19 heures, dimanche à 16 heures. Durée : 1 h 20. Tél. 01.53.23.99.19, www.comediedeschampselysees.com
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