« “Illégal“ est une réaction épidermique, explique le réalisateur, qui habite à 15 km d’un centre de rétention administrative : savoir qu’un centre enfermait des femmes et des enfants innocents à quelques kilomètres de chez moi m’a révolté. Je n’avais qu’un seul moyen de réagir : utiliser la puissance du cinéma et faire un film. Si “Illégal“ ne change pas les choses, j’espère qu’il incitera au débat. » Pour autant « Illégal » n’est pas un film militant, ni manichéen. C’est un magnifique portrait de femme, filmé caméra à l’épaule, pour plus de proximité, et porté par la remarquable Anne Coesens.
Tania et son fils Ivan, venus de Russie, vivent illégalement en Belgique depuis huit ans. Jusqu’au jour où Tania est arrêtée et conduite dans un centre de rétention, lieu où se passent les trois-quarts du film. Les drames de ces exilés, venus de l’ex-Union soviétique, d’Afrique, d’Amérique du Sud, sont vus par le regard de cette femme dont on sait peu de choses, sinon qu’elle est prête à tout sacrifier pour l’avenir de son fils. Comme presque tous ceux qui sont enfermés là, elle ignore tout de ses droits, d’ailleurs très limités, et des moyens de se battre et agit à l’instinct. Son évolution psychologique participe du thriller, qui comporte de nombreux moments de tension.
Tout ce qu’on voit dans le film s’est passé au moins une fois dans la réalité, souligne le réalisateur. La Belgique a été condamnée quatre fois par la Cour européenne des droits de l’Homme pour traitements dégradants et inhumains. On espère que les violences qui sont montrées ici ne sont que l’exception, qu’il s’agisse de ce pays ou de ses voisins, comme la France.
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