Sorties de la quinzaine et festivals

Comédies et grandes questions

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Publié le 17/09/2021
Des comédies originales à l'affiche, et aussi des drames qui évoquent souvent de grandes questions. Dont deux films récompensés à Deauville et à Cannes.

Le cinéma français se porte bien… du moins dans les festivals. Au féminin, qui plus est. Après Julia Ducournau, palme d'or à Cannes pour « Titane », une autre réalisatrice est distinguée par un grand festival : Audrey Diwan a reçu le Lion d'or de la Mostra de Venise pour « l'Événement », d'après le livre autobiographique d'Annie Ernaux (dans la France des années 1960, une jeune femme décide d'avorter pour poursuivre ses études).

La sortie du film est programmée pour le 2 février 2022. En attendant, on peut savourer depuis mercredi l'humour osé et burlesque de Laurent Lafitte dans « l'Origine du monde » ou suivre la pétulante Anaïs Demoustier entre Denis Podalydès et Valeria Bruni-Tedeschi dans « les Amours d'Anaïs », premier film de Charline Bourgeois-Taquet. Pour d'autres horizons, l'Amérique avec « Blue Bayou », de et avec Justin Chon, prix du public au festival du cinéma américain de Deauville (les enfants adoptés en Corée du Sud n'ont pas reçu la nationalité américaine et, devenus adultes, risquent d'être expulsés vers un pays qu'ils ne connaissent pas) ; Israël avec « le Genou d'Ahed », de Nadav Lapid, prix du jury à Cannes (un cinéaste en colère contre son pays qui restreint les libertés et la mort de sa mère) ; et bien sûr la planète la plus dangereuse de l'univers avec « Dune » de Denis Villeneuve.

La semaine prochaine (sorties du 22 septembre), difficile de passer à côté de « Tout s'est bien passé », de François Ozon, d'après le roman d'Emmanuèle Bernheim évoquant son père qui, handicapé après un AVC, était déterminé à en finir et avait demandé son aide : performance d'André Dussollier dans un rôle à forte personnalité (et avec prothèses), émotion avec Sophie Marceau et Géraldine Pailhas, éclairage nuancé sur une question qui divise et que la loi seule ne peut résoudre.

Avec « Stillwater » de Tom McCarthy, thriller américano-marseillais avec Matt Damon, il restera peu de place pour la concurrence. Citons dans un tout autre genre « Notturno », documentaire tourné par Gianfranco Rosi le long des frontières de l'Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban.

Les amateurs de cinéma britannique ont rendez-vous à Dinard du 29 septembre au 3 octobre. À Lyon, on attend avec impatience le festival Lumière, du 9 au 17 octobre. D'autant que le prix Lumière 2021 sera remis à la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion et qu'on aura le privilège d'y découvrir son dernier film, « le Pouvoir du chien », récompensé à Venise du prix de la meilleure réalisation – tourné pour Netflix, il ne devrait pas sortir en salles en France. Rendez-vous mondial du cinéma de patrimoine, le festival propose entre autres des œuvres de la Japonaise Kinuyo Tanaka, une nuit Jurassic et un ciné-concert avec le « Casanova » d'Alexandre Volkoff (1927).

 

 

 

 

 

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin