À l'affiche à Paris

Comédies sentimentales

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Publié le 06/09/2018
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Théâtre-Pour le meilleur

Théâtre-Pour le meilleur
Crédit photo : DR

Dès la fin du mois d’août, les spectacles éclosent dans des salles privées aux programmations de qualité. « Pour le meilleur et pour le dire » (1) séduira certainement les quadragénaires. Les auteurs, David Basant, qui signe également la mise en scène, et Mélanie Reumaux, psychologue clinicienne, sont passionnés par la manière dont la parole peut libérer. Ils ont composé une comédie charmante, qui ne prétend pas nous dévoiler scrupuleusement les mécanismes d’une cure, mais place au centre une thérapeute très dynamique et sympathique.

Dans cette fiction, la thérapeute se conduit plutôt en grande sœur avec le petit monde qui fréquente son cabinet. Le premier problème est celui d’une jeune femme (Céline Perra), qui se dit qu’à 37 ans il serait temps qu’elle devienne mère. Mais son nouvel amoureux (Roger Contebardo) a connu la séparation et a déjà un enfant. Compliqué. Pourquoi ne veut-il pas d’une telle responsabilité, c’est l’un des secrets de la pièce. Outre la psychologue qui est au cœur de tout (Tessa Volkine), et son fils (Edouard Giard), ajoutons l’amie épatante (Caroline Brésard).

Dans un décor malin et harmonieux, ce petit monde se débat avec ses problèmes. C’est léger, vif, frais, sentimental. Très bien joué sur un bon rythme. Attention, ce n’est ni Ibsen ni Strindberg ! On est dans la complexité des sentiments, mais la pièce est faite pour divertir et l’on rit d’une cascade de bons mots et de répliques ludiques.

Une rencontre

C’est un peu dans le même esprit qu’Henri Courseaux a composé « Tendresse à quai » (2), partition pour deux comédiens, deux personnages au commencement. Sous la houlette vive de Stéphane Cottin, l'auteur s’en fait l’interprète avec Marie Frémont. Le mouvement est vertigineux et enlevé.

Un écrivain assez âgé, qui a reçu autrefois le prix Goncourt, et une jeune femme, cadre commerciale bientôt licenciée, font connaissance en attendant un train. Mais il ne s’agit pas d’une brève rencontre et les personnages sont nombreux… Henri Courseaux se plaît à égarer avec espièglerie le public. On suit le fil saccadé d’une intrigue tout en sautes d’humeur. Il y a un charme indéniable dans ce jeu sentimental et grave qui nous conduit, mine de rien, vers des zones sombres de la vie. C’est joué d’une manière aérienne et aiguë. Un divertissement touchant. 

 

(1) Manufacture des Abbesses, jusqu'au 2 janvier 2019. Lundi, mardi, mercredi à 21 heures, dimanche à 20 heures. Durée 1 h 30. Tél. 01.42.33.42.03, www.manufacturedesabbesses.com
(2) Petit Hébertot, jusqu'au 18 novembre. Du mercredi au samedi à 21 heures, dimanche à 14 h 30. Durée 1 h 30. Tél. 01.42.93.13.04, www.studiohebertot.com

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin: 9683