ENCORE un film sur Marie-Antoinette ! Après celui de Sofia Coppola, cela a d’ailleurs été l’un des obstacles pour trouver les financements nécessaires. Eh bien, il aurait été très dommage de se priver de cette belle adaptation, par l’excellent scénariste Gilles Taurand et Benoit Jacquot lui-même, du roman de Chantal Thomas (publié en 2002, prix Femina, disponible en poche chez Points).
Nous sommes à Versailles le 14 juillet 1789. Et nous n’en sortirons quasiment pas pendant les quatre jours où se déroule l’histoire, qui résume, du point de vue de la très jeune lectrice de la reine, la chute de la monarchie. Mais si Jacquot a pu tourner dans les ors du palais, ce sont surtout les corridors sombres et les pièces insalubres où vivent les domestiques et même les courtisans que l’on voit ; la décomposition est déjà en marche.
Sidonie, la lectrice incarnée avec vivacité – et la candeur nécessaire – par Léa Seydoux, est subjuguée par Marie-Antoinette (Diane Kruger), prête à tout pour elle. La reine, elle, est frivole, certes, et toute à sa passion pour Gabrielle de Polignac (Virginie Ledoyen), mais elle n’est pas totalement indifférente aux autres, comme lorsqu’elle découvre les piqûres de moustiques sur les bras de sa lectrice, ni inconsciente de la portée des événements. Lesquels nous sont contés par l’intermédiaire des suivantes et des domestiques (dont la toujours convaincante Julie-Marie Parmentier) ou du délicieux archiviste joué par Michel Robin.
L’un des grands mérites de Benoit Jacquot est de nous faire entrer dans l’intimité de ces personnages, y compris celui de Marie-Antoinette, dont il parvient, avec l’aide très efficace de Diane Kruger, qui a quasiment l’âge du rôle (34 ans), à faire oublier les précédentes représentations. Cela sans négliger, bien au contraire, les décors, jouant des contrastes entre les dorures de la royauté et les coulisses parfois sordides du château et de ses dépendances. Il utilise à plein les lumières et leurs nuances, sur les visages et sur les corps. Et il offre à ses actrices (on n’aura garde d’oublier Noémie Lvovsky) une présence rare.
Signalons encore la présence de Xavier Beauvois, ravi d’avoir obtenu le rôle de Louis XVI.
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