* Louise Vignaud, jeune metteuse en scène brillante, a déjà travaillé avec la Comédie-Française, mettant en scène d’une manière bouleversante « Phèdre » de Sénèque, au Studio en 2018. Elle passe au Vieux-Colombier pour une remarquable évocation de Molière et de Boulgakov, qui l’admirait tant, dans une pièce écrite avec Alison Cosson, « le Crépuscule des singes ». Un titre étrange pour un spectacle qui parle des relations des artistes avec le pouvoir, et emprunte à l’écrivain, né à Kiev en 1891, sa forme en partie fantastique. Dans une scénographie harmonieuse et chaude d’Irène Vignaud, sa talentueuse sœur, la metteuse en scène excelle à installer une atmosphère en partie très heureuse. Ici l’on pénètre dans des espaces de création, peuplés d’artistes puissants, Boileau, La Fontaine, la troupe de Molière et les proches de Boulgakov. Mais l’humeur du temps est angoissante, puisque la censure agit. Tout commence d’ailleurs tragiquement, avec l’interdiction des représentations des œuvres de celui qui écrira plus tard « le Maître et Marguerite », édité longtemps après sa mort en 1940. Boulgakov s’est tourné vers son aîné avec « le Roman de monsieur de Molière », en 1933, non publié alors. Il a beaucoup plus souffert de la pression des autorités que son grand aîné. « Le Crépuscule des singes » (des singes sculptés sur le pignon de la maison natale de Jean-Baptiste Poquelin) le montre. Et rend palpable une amitié à travers le temps. L’excellent Nicolas Chupin, jeune pensionnaire, est Molière, tandis que le grand et hypersensible Pierre-Louis Calixte est Boulgakov. On admire le magnifique Thierry Hancisse en cinq « personnages », dont l’inénarrable Madame de Rambouillet. (Jusqu'au 10 juillet, Vieux-Colombier, comedie-francaise.fr)
* Dans un tout autre genre, Jacques Bonnaffé reprend, quinze ans après sa création, « l’Oral et Hardi », « allocution poétique », moment merveilleux d’intelligence et de talent immense. Il s’appuie sur des textes de l’auteur belge Jean-Pierre Verheggen, virtuose de la langue, et de ce qu’il a, lui, écrit. Avec le temps, cet exercice d’acrobatie vocale, mentale, spirituelle, qu’il met en scène et joue seul, a pris une force et une beauté époustouflante. C’est d’une cocasserie inouïe et la jeunesse en raffole ! (Jusqu’au 24 juin, Théâtre de la Bastille, theatre-bastille.com).
* Jean-Marie Besset évoque un homme qu’il a connu à Limoux, sa ville natale, cette ville où il a créé le très bon festival NAVA (Nouveaux Auteurs dans la vallée de l’Aude). Dans « Mister Paul », qu’il joue lui-même, mis en scène par Agathe Alexis, on apprend à aimer cet être à part, tendre et vulnérable, qui, d’Afrique jusqu’aux États-Unis, a suivi un chemin singulier. Besset comédien est touchant, son texte profond et drôle. (Jusqu'en juillet, Petit-Montparnasse, theatremontparnasse.com. NAVA, du 21 au 30 juillet, festival-nava.com)
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