JAZZ-ROCK - Gloires du passé

Des compiles croquées par Cabu

Publié le 09/05/2011
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LA COLLECTION « Cabu Jazz Masters » (Harmonia Mundi, double album) a le mérite, à quasiment chacune de ses livraisons, de faire redécouvrir, aux auditeurs pressés et nullement tentés de faire le tour des (rares) disquaires (spécialisés), des gloires d’un passé que les seuls possesseurs de cartes Senior sont susceptibles d’avoir connu et entendu.

Au menu du printemps, un opus consacré au chef d’orchestre, arrangeur et clarinettiste Woody Herman (1913 - 1987), berger d’un troupeau, le Herd, son big band, et qui alla jusqu’à hypothéquer ses biens pour le maintenir en activité. La période couverte va de 1949 à 1959 et permet de réentendre quelques pointures de la West Coast, comme Shorty Rogers, Conte Candoli (trompettes), Jimmy Giuffre, Al Cohn, Zoot Sims (anches), Lou Levy (piano) ou Red Mitchell (contrebasse).

La chanteuse Sarah Vaughan (1924-1990), surnommée la « Divine », fait partie du lot, avec des titres gravés entre 1954 et 1959, en compagnie de son Trio, dont Roy Haynes (batterie), de Clifford Brown (trompette) et de membres du grand orchestre de Count Basie, comme Thad Jones (trompette).

La sélection « 50 Singing Ladies », tirées des années allant de 1933 à 1959, a le mérite de réunir des divas incontournables – Ella Fitzgerald, Abbey Lincoln, Nina Simone, Bessie Smith, Sarah Vaughan, Lena Horne ou Dinah Washington – et d’autres chanteuses moins connues, qui furent en leur temps des révélations et oubliées depuis, comme Connie Boswell, June Richmond, Betty Roché, Adelaide Hall ou Helen Forrest.

Plus intéressante est l’anthologie consacrée à Quincy Jones, aujourd’hui âgé de 78 ans. Le producteur (Michael Jackson, Aretha Franklin, etc.), arrangeur-compositeur, chef d’orchestre et trompettiste, est présenté à la tête de son grand orchestre entre 1955 et 1959, et comme arrangeur de leaders comme Lionel Hampton, Art Farmer, Julian « Cannonball » Adderley, Dizzy Gillespie, Ray Charles et, plus étonnant – voire anecdotique – Eddie Barclay (1957) et Henri Salvador (1958) dans une reprise de « When The Saints » (adaptée par Boris Vian).

D. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8958