Rock d’hier et d’aujourd’hui

Des nouvelles venues d’Amérique

Publié le 24/02/2014
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Crédit photo : DR

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Jazz-rock

Fondé en 1969 par le guitariste visionnaire Duane Allman, associé à son frère Gregg (piano-orgue-chant), The Allman Brothers Band fut considéré comme l’archétype des groupes de rock sudiste, tout comme Lynyrd Skynyrd, dont la musique s’inspirait aussi fortement du blues, de la country, voire du jazz. Au début des années 1970, le groupe est au sommet de sa gloire, avec l’enregistrement d’un album considéré comme phare dans sa carrière, « At Filmore East », quand il est frappé par la tragédie : en octobre 1971, le leader Duane Allman trouve la mort dans un accident de moto. Il avait 24 ans. L’année suivante, nouveau drame, avec la disparition du bassiste Berry Oakley, 24 ans également et, encore une fois, dans un accident de moto. Dès lors, c’est le guitariste Dickey Betts qui reprend la direction musicale du groupe, jusqu’à sa première dissolution en 1982. La fin de la décennie verra le groupe se reformer et reprendre le chemin des studios et des tournées.

« Play All Night – Live at the Beacon Theatre 1992 » (Epic/Legacy/Sony Music) est un double CD qui propose un florilège des dix soirées passées dans cette vénérable salle de l’Upper West Side de Manhattan. Dès le classique « Statesboro Blues » (du bluesman Blind Willie McTell), qui ouvre le premier CD, le ton est donné : toute la puissance et la force des riffs et des solos de guitares inspirés et aiguisés et le groove sont à nouveau au rendez-vous. Tout comme la voix de Gregg Allman. Bref, la magie est de retour et se confirme tout au long de l’écoute des deux albums, où figure un des tubes instrumentaux, « Jessica », dû à la plume de Dicky Betts. Cette magie se retrouve également au visionnage du DVD « The Allman Brothers Band - Live at Great Woods » (Epic/Legacy). Enregistrées à l’origine en septembre 1991 pour la télévision japonaise, ces images sont un complément indispensable au double CD – on y redécouvre certains succès emblématiques – pour les fans qui assistent là à une performance tout à fait exceptionnelle et au revival d’une des formations les plus importantes du rock US.

L’avenir du rock s’écrit peut-être avec Broken Bells, même si, parfois, la musique de leur dernier CD, le bien nommé « After The Disco » (Columbia/Sony Music), a des accents post-Cure et Simple Minds ou autres groupes estampillés des années 1980. Composé de James Mercer, leader des Shins depuis une quinzaine d’années, et de Danger Mouse (de son vrai nom Brian Burton), Broken Bells délivre un condensé de 11 mélodies originales et synthétiques aux rythmes décalés, parfois très kitsch. Ce duo visionnaire, tourné vers l’avenir en se fondant sur le passé pop-rock, essaie d’ouvrir de nouveaux horizons musicaux sur les « Remains of Rock and Roll », le titre prémonitoire (?) qui clôt ce deuxième album. Pour en juger, il sera à La Cigale à Paris le 27 mars (tél. 01.49.25.89.99, www.lacigale.fr).

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9304