Des rendez-vous rares

Marathon est le terme qui convient parfaitement à la prestation que donnera John Zorn, le 10 juillet au festival Jazz à Vienne et le 11 à Paris, salle Pleyel. Pour ce concert événementiel, baptisé « Bagatelles Marathon », le saxophoniste (alto), clarinettiste/compositeur/producteur et chef d'orchestre new-yorkais – qui rejette le terme « jazz » – a décidé de faire se succéder sur scène pas moins de quatorze formations, soit plusieurs heures de musique !

À commencer par son 4tet, Masada (avec Dave Douglas, trompette). Puis viendront notamment la pianiste suisse Sylvie Courvoisier (en duo), le 4tet de Mary Halvorson, étoile montante atypique et imprévisible de la guitare, le pianiste Craig Taborn (en solo), le trio de John Medeski (piano), le même aux commandes du Nova Quartet, un duo de guitaristes emmené par Julian Lage, ou encore le guitariste Marc Ribot au sein du groupe Asmodeux. Une course contre la montre qui ne sera pas une broutille musicale !

Héritier et référence

À bientôt 89 ans (le 2 juillet), Ahmad Jamal (né Frederick Russell Jones) est l'un des derniers jazzmen iconiques, représentant d'une génération qui a fait évoluer et populariser LA musique du XXe siècle. Sous ses doigts agiles, le pianiste, héritier d'une tradition fondée par Nat King Cole, s'est toujours fait un devoir d'évoquer les pionniers, tout en étant lui-même devenu une référence, au fil des ans et des albums, avec un rôle majeur dans l'évolution du fameux trio piano-basse-batterie.

Instrumentiste au jeu tout en nuances, vieux sage du jazz, il qualifie lui-même sa musique d'« universelle », empruntant des influences rapportées de ses tournées mondiales. Qui va le conduire cet été, à la tête de son groupe (James Cammack, contrebasse, Herlin Riley, batterie, Manolo Badrena, percussions), à se produire exceptionnellement sur scène et présenter son « filleul », le pianiste azerbaïdjanais Shahin Novrasli. Ce sera les 4 et 6 juillet à Paris, à la Fondation Louis Vuitton, et le 4 août à Jazz in Marciac.