Sous les frondaisons des Champs-Élysées, entre Concorde et Rond-Point, des gradins ont été installés. Un spectacle ? Oui ! L’arrivée du Tour de France, dimanche 20 septembre. Ce jour-là, derrière le théâtre que dirige Jean-Michel Ribes, on ne donnera pas de spectacle ! Relâche exceptionnelle obligée pour le festival Le Rond-Point dans le jardin (1), qui a pour slogan « Entrée libre, Sortie heureuse » et qui tient magistralement ses promesses. Il a fallu beaucoup d’énergie à l’écrivain et metteur en scène pour convaincre les autorités de tutelle. Mais tout est en place et le public a immédiatement retrouvé le chemin du théâtre, très beau temps aidant.
La programmation est formidable et, toutes générations confondues, on a applaudi Tania de Montaigne, François Morel et ses amis musiciens, Pierre Notte. Ce soir, vendredi 18, c’est la très fine Flore Lefebvre des Noëttes qui propose, avec Gilles Nicolas, « Ce pays qui est le mien », une variation amusée sur le confinement. Les explosives Filles de Simone seront là demain, samedi 19, et Pierre Arditi également, qui lira « ce qu’il aime ». Dans les jours qui viennent, suivront notamment Christophe Alévêque, François Marthouret et Mathieu Madenian.
Beaucoup de créations, rapidement montées, avec trois sous, tel « les Gros patinent bien-Création de carton », l’irrésistible moment concocté en quelques jours par deux immenses talents des planches, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan. Un sommet de comique et de poésie donné la semaine dernière et que l’on espère revoir vite.
De Sophocle à Copi
Autre lieu qui accueille un public heureux, avec respect des gestes barrières, le Poche-Montparnasse (2). Un face-à-face sur la mort, datant du Moyen Âge, dans « le Laboureur de Bohème », de Johannès Von Tepl, avec Marcel Bozonnet et Logann Antuofermo. Un solo magistralement interprété pour « Mademoiselle Else » : Nicolas Briançon signe l’adaptation et la mise en scène de ce texte de Schnitzler et dirige une comédienne belle et bouleversante, Alice Dufour.
Et un montage délié, qui, sous le titre du « Grand Théâtre de l’épidémie » nous propose une réflexion très intéressante et nous parle évidemment de notre présent. C’est Christophe Barbier qui a composé le spectacle, le met en scène et le joue, avec des interprètes qui sont de grands clowns, Pierre Val (en alternance avec Frédéric Lecat) et Sylvain Katan. Trois mouvements qui nous conduisent à traverser les écrits de Sophocle, Saint Augustin, Shakespeare, Molière, Karel Capek, Claudel, Camus, Ionesco, avec notamment l’étonnant « Jeux de massacre », et jusqu’à Copi.
Beaucoup de très bons moments, différents et précieux qui doivent vous inciter à retrouver les salles de théâtre.
(1) Le Rond-Point dans le jardin, jusqu'au 27 septembre, à 16 heures parfois et 18 h 30, sans réservation mais arrivée à l’avance utile. Tél. 01.44.95.98.21, theatredurondpoint.fr
(2) Tél. 01.45.44.50.21, theatredepoche-montparnasse.com
Les textes du « Laboureur de Bohème » et du « Grand Théâtre de l’épidémie », sont publiés par « l’Avant-scène théâtre » (10 €).
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