Du Lucernaire au Ranelagh

Des valeurs sûres à l'affiche

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Publié le 17/09/2021
Émotion, sourires et rires, à l’affiche actuellement, de belles interprétations en solo, à deux ou plus.
« La Promesse de l'aube »

« La Promesse de l'aube »
Crédit photo : PHOTO LOT

Le Lucernaire a été l’un des premiers théâtres à ouvrir ses portes en cette fin d’été. Le directeur Benoît Lavigne et ses équipes ont profité du confinement pour repenser et rafraîchir les espaces. De la librairie au restaurant, tout a un petit air de neuf bien agréable. Parmi les meilleurs spectacles actuellement à l’affiche, ne ratez pas l’adaptation, par le remarquable Franck Desmedt qui l’interprète, de « la Promesse de l’aube » de Romain Gary. Même si vous avez déjà eu l’occasion de voir des versions de ce grand livre autobiographique, dans lequel l’écrivain des « Racines du ciel » rend hommage à sa mère, personnalité extraordinaire, voyez ce spectacle mis en scène très sobrement par Stéphane Laporte et Dominique Scheer. Un plateau presque libre et les lumières de Laurent Béal pour accompagner le magnifique comédien, délié et profond, fraternel et impressionnant par la sûreté de son art. Une voix, une présence, un regard et cette adaptation très sensible du livre bouleversant. Petit format, très grand théâtre (jusqu'au 7 novembre, lucernaire.fr).

Bref aussi est le spectacle mis en scène par Christophe Lidon, « Juste une embellie ». Un texte du Britannique David Hare, traduit par Mickaël Stampe et joué avec une grâce très séduisante par deux belles comédiennes, Corinne Touzet et Raphaëline Goupilleau. Dans un décor soigné de Sophie Jacob, des lumières changeantes de Denis Schlepp, les deux interprètes défendent avec esprit leurs personnages. Frances, Corinne Touzet, grande, blonde, surgit un jour chez Madeleine, Raphaëline Goupilleau, qui vit sur une île, loin de toute vie mondaine. Que veut Frances ? Qu’a-t-elle en commun avec Madeleine ? Avec une science cinématographie du suspense – il est un scénariste très efficace – David Hare développe avec science ce duo fascinant. C’est haletant et touchant, remarquablement bien joué par les deux comédiennes, en toute complicité. Un très bel accord (jusqu'au 10 octobre, lucernairefr).

Au Ranelagh, cependant, voyez ce bijou d’humour parodique qu’est la pièce d’Edmond Rostand « les Romanesques ». Cinq comédiens pour une fantaisie merveilleusement mise en scène par Marion Bierry, qui donne beaucoup de nerfs à une intrigue amusante, avec ces propriétaires voisins mais fâchés dont les enfants s’aiment et se retrouvent en haut d’un mur mitoyen… Ce n’est pas « Roméo et Juliette », c’est moins tragique ! Mais les jeunes, eux, inventent du romanesque, et c’est formidable (theatre-ranelagh.com).

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin