En chansons
Le « fou chantant » aurait eu 100 ans le 18 mai prochain. Les hommages vont se succéder. Nelson Monfort, en journaliste sportif émérite, est le premier à raconter « le Roman de Charles Trenet » (1). Il retrace les 50 ans de carrière de cet auteur-compositeur-interprète exceptionnel de manière originale, à travers 20 chapitres qui reprennent le titre de 20 chansons emblématiques. On prend le temps, entre deux anecdotes, d’en déguster tranquillement les paroles et de les fredonner.
Soixante ans de bonheur
Le record de longévité du parcours professionnel est battu par Philippe Bouvard, qui témoigne dans des mémoires illustrés, en forme de pied de nez, « Je crois me souvenir… » (2), de 60 ans de journalisme. Soixante ans de bonheur, souligne-t-il, qui lui ont permis de côtoyer la plupart des têtes d’affiches dans les domaines de la politique, des lettres, des arts et des sports. Il en évoque un grand nombre, souvent des disparus, sous la forme de brèves notices très pertinentes, en même temps qu’il déroule son irrésistible ascension depuis son poste de garçon de courses au « Figaro ». L’inventeur des « Grosses Têtes » a 83 ans et il n’est pas prêt d’arrêter de s’exprimer.
Féminisme pas mort
La durée, la passion et l’obstination sont aussi au cœur de « Ainsi soit Olympe de Gouges » (3), de Benoîte Groult, grande voix du féminisme moderne (« le Journal à quatre mains », « Ainsi soit-elle », etc.). Âgée de 93 ans, l’écrivaine poursuit son combat et rend hommage à une pionnière, dont les révolutionnaires de la Terreur ont fait tomber la tête comme pour éradiquer ses idées féministes. La moitié du livre retrace sa vie éminemment romanesque– et l’autre moitié rassemble ses principaux textes politiques, dont « la Déclaration des droits de la femme », dédiée à la reine en 1791 et qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l’égalité des deux sexes.
Une plume suédoise
Un cahier de photos en noir et blanc ouvre l’autobiographie d’un dieu du stade, « Moi, Zlatan Ibrahimovic » (4), en fait le récit de sa vie à David Lagercrantz, un biographe suédois qui a pignon sur rue. On apprend, si l’on est peu ou prou féru de foot, que la nouvelle vedette du PSG a eu « une enfance douloureuse dans les quartiers difficiles de Malmö, en Suède », à la suite du divorce de ses parents, l’un bosniaque et l’autre croate. S’ensuit une carrière de rêve marquée par les polémiques et les succès ; autant de forces et de failles, de souffrances et de fiertés qu’il nous fait partager dans un souci de sincérité.
Au-delà de la légende
Cinq ans après « Lincoln, le pouvoir des mots », une anthologie de ses textes, Bernard Vincent, professeur d’histoire et de civilisation américaines à l’université d’Orléans, a publié, en avant-première du film de Steven Spielberg, une biographie de « Lincoln, l’homme qui sauva les États-Unis » (5). Son propos est clair, qui est de « séparer les faits de la légende, distinguer l’homme réel du mythe, saluer la grandeur du personnage sans tomber dans l’hagiographie ou, à l’inverse, dans le dénigrement systématique et passionnel ». Une rude tâche, si l’on considère que plus de 16 000 ouvrages ont déjà été consacrés à ce self-made-man issu des couches les plus modestes de la société et devenu le premier président républicain de l’histoire du pays, dont le nom est associé à l’abolition de l’esclavage et qui a été assassiné quelques jours après la fin de la guerre de Sécession.
La genèse d’un chef
Familier et inconditionnel de Charles de Gaulle, l’écrivain et journaliste Michel Tauriac traite, dans « De Gaulle avant de Gaulle » (6), de la période la moins connue de l’existence du personnage, de son enfance (il est né en 1890) à son départ pour Londres. Il détaille, au-delà de la formation militaire qui le conduira à devenir général, tout le processus de la construction morale et intellectuelle de l’homme, du futur chef de la France libre et futur président de la République. Un ouvrage truffé de souvenirs vécus et de témoignages inédits remontant même parfois à la guerre de 14.
Un Nobel et son père.
Deux livres nous mènent à la rencontre du prix Nobel de littérature V. S. Naipaul, né en 1932 sur l’île de la Trinité de parents d’origine indienne et considéré comme l’un des plus importants écrivains britanniques contemporains. « Entre père et fils » (7) est la correspondance échangée entre Vidia, alors surnommé Vido, lorsqu’il avait 17 ans et qu’il a quitté la maison, et son père, qui était journaliste. Jusqu’à sa mort, pendant trois ans, ce dernier lui prodigua conseils pratiques, amoureux, familiaux, et l’incita à poursuivre dans la voie de l’écriture.
Dans « l’Énigme de l’arrivée » (8), paru en 1987, V.S. Naipaul raconte son arrivée en 1960, après dix ans de pérégrinations et de transits notamment à New York et à Londres, dans le comté anglais du Wiltshire, où il vit toujours. Aux descriptions de son environnement répondent ses souvenirs cosmopolites et ses réflexions sur lui-même et les autres.
(1) Éditions du Rocher, 253 p., 20 euros.
(2) Flammarion, 344 p., 20 euros.
(3) Grasset, 203 p., 18 euros.
(4) JC Lattès, 444 p., 20 euros.
(5) L’Archipel, 426 p., 22 euros.
(6) Plon, 504 p., 22 euros.
(7) Grasset, 486 p., 22,90 euros.
(8) Grasset, 497 p., 12,90 euros.
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