Le Joker, l'ennemi de Batman, est l'un des meilleurs méchants des films de superhéros et on n'a pas oublié dans le rôle Jack Nicholson ou Heath Ledger. Mais le « Joker » de Todd Phillips n'est pas un film de superhéros. C'est l'histoire d'une descente aux enfers, ou comment, dans une ville en pleine déchéance (Gotham, figure de New York), où le fossé se creuse entre riches et pauvres, un homme qui veut faire rire va se transformer en meurtrier.
Là est toute l'ambiguïté d'une œuvre couronnée par le Lion d'or du festival de Venise. Connu surtout par des comédies (« Very Bad Trip »), Todd Phillips ne cherche pas le divertissement du spectaculaire, ce qui ne l'empêche pas de signer une mise en scène impressionnante d'efficacité et d'inventivité, notamment dans l'utilisation de la musique.
« Joker » raconte donc le drame d'un homme atteint de ce qu'on considérerait aujourd'hui comme une pathologie (un rire incontrôlable), cherchant son chemin dans un monde où la compassion et l'empathie se font rares et ne trouvant d'issue que dans la violence (aux États-Unis on a pu reprocher au réalisateur de présenter de façon positive un tueur). Joaquin Phoenix, qui a perdu pour la circonstance quelque 23 kg, l'incarne si bien qu'il fait presque peur, et pitié aussi. À voir.
Des combattantes
À voir également, dans un tout autre genre, « Chambre 212 », de Christophe Honoré. Sur le couple, le désir, une réflexion légère et décalée à travers le personnage de Chiara Mastroianni, qui y a gagné à Cannes, dans la section Un certain regard, un prix d'interprétation. Après une dispute avec son mari (Benjamin Biolay), Maria quitte le domicile conjugal pour s'installer, en face, à l'hôtel. Où vont intervenir notamment son mari à l'âge de 25 ans (Vincent Lacoste) ou l'ex-amour de ce dernier (Camille Cottin).
Le sort des femmes, la résistance, la guerre sont en jeu dans plusieurs films. Première réalisation de la journaliste Caroline Fourest, « Sœurs d'armes » suit deux Françaises engagées auprès des combattantes kurdes contre l'État islamique et évoque le terrible sort des Yézidis (avec Camélia Jordana, Esther Garrel).« Papicha », premier film de Mounia Meddour, a pour héroïnes deux jeunes filles rebelles dans l'Algérie des années 1990. « Pour Sama » est le documentaire d'une jeune Syrienne, Waad al-Kateab, qui a choisi de rester dans Alep assiégé, avec son bébé (Sama), pour filmer ce qui se passait tandis que son mari médecin travaillait dans l'hôpital bombardé.
En famille, on pourra suivre « Donne-moi des ailes », de Nicolas Vanier, inspiré par l'exploit d'un météorologue (ici Jean-Paul Rouve) qui avait réussi à voler avec des oies sauvages jusqu'en Laponie pour changer leur itinéraire de migration et ainsi contribuer à la sauvegarde d'une espèce en danger. Ou le film d'animation « la Fameuse Invasion des ours en Sicile », signé par le grand illustrateur et auteur de BD Lorenzo Mattoti d'après un conte de Dino Buzzatti.
Enfin, on ne manquera pas, mais on a jusqu'au 19 janvier, la nouvelle exposition de la Cinémathèque, qui, de Dracula à Buffy en passant par Nosferatu, célèbre les vampires. Avec des centaines d'extraits de films mais aussi des œuvres d'art, décors, costumes et objets divers. Le catalogue évoque plus de 300 films, de 1913 à 2020 (RMN-GP/La Cinémathèque française, 35 €).
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