LA FORME, les sketches, « avec la variété que cela permet dans un format cinéma », et le thème, l’infidélité, « un terrain de jeu passionnant », sont l’idée de Jean Dujardin. La suite, c’est avec le copain Gilles Lellouche, et la volonté de renouer avec la comédie pour adultes. Qui n’hésite pas à parler crument de sexe. Les deux hommes ont écrit les histoires avec Stéphane Joly, Philippe Caverivière et Nicolas Bedos, en mélangeant les genres et les tons. Ils jouent différents rôles, s’amusant manifestement, et ont eux-mêmes réalisé un sketch, le dernier, tourné à Las Vegas – les autres étant signés Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Alexandre Courtès, Michel Hazanavicius et Éric Lartigau.
Ce n’est pas toujours drôle. Les personnages sont parfois ridicules, quand ils ne sont pas pathétiques. Cela, les auteurs-acteurs l’assument et c’est peut-être d’ailleurs ce qu’il y a de plus intéressant dans ce film. Car il était difficile d’apporter quelque chose de nouveau sur le thème, ô combien rebattu, de l’infidélité. Et si quelques surprises émaillent les sketches, les rebondissements sont rarement vraiment inattendus.
Ces infidèles sont le plus souvent des beaufs sans envergure et les femmes, à l’exception de l’épouse jouée par Alexandra Lamy et l’extraordinaire meneuse du groupe des infidèles anonymes qu’incarne
Sandrine Kiberlain, des caricatures sans épaisseur.
Jean Dujardin se dit en tout cas ravi de l’expérience « Infidèles », qui, assure-t-il, lui « permet de ne pas devenir "The Artist" » . « Je ne veux pas me laisser enfermer dans une image figée. Je veux toujours surprendre, quitte à me brûler les ailes », ajoute-t-il. Espérons que le sacre hollywoodien ne le fera pas changer d’avis. Même si le film laisse sur sa faim, la tentative a le mérite d’exister.
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