Bertuccelli (Julie)
La palme d’or n’ira pas à une femme, puisqu’il n’y en a aucune en compétition. Il faudra se consoler avec les séances spéciales, les autres sections et le film de clôture, « l’Arbre », signé par Julie Bertucelli, dont on avait admiré le premier long métrage, « Depuis qu’Otar est parti ».
Binoche (Juliette)
Elle est l’image du festival 2010, dont elle peint le chiffre, 63 e, sur l’affiche conçue par Annick Durban à partir d’une photo de Brigitte Lacombe. Elle est aussi l’une des actrices en compétition, avec « Copie conforme », tourné par le réalisateur iranien Abbas Kiarostami en Toscane et où elle incarne une galeriste d’art, au côté du baryton et acteur anglais William Shimell. Elle est encore la vice-présidente de l’association Des cinémas pour l’Afrique, lancée à l’initiative du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sisseko, qui veut développer les salles sur le continent en pariant sur le numérique.
Bouchareb (Rachid)
Après « Indigènes », le réalisateur franco-algérien est à nouveau en compétition avec « Hors-la-loi », présenté sous pavillon algérien et qui crée déjà la polémique. L’histoire de trois frères (Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila), qui passe par Sétif au moment des massacres de 1945 et par le combat du FLN en métropole. Un député UMP, qui n’a pas vu le film, crie à la falsification de l’histoire en se fondant sur un bref rapport rédigé par le service historique du ministère de la Défense à partir d’une ébauche de scénario, lequel a été largement modifié depuis ; et des associations de harkis et d’anciens combattants menacent d’aller manifester sur la Croisette au moment de la projection, le 21 mai. Pour désamorcer toute violence, la préfecture annonce pour ce jour-là une cérémonie en mémoire de « toutes les victimes de la guerre d’Algérie ».
Burton (Tim)
Il a tellement travaillé sur son magique « Alice aux pays des merveilles » ces deux dernières années, qu’il n’a pas eu le temps de voir des films, dit-il. Il va se rattraper à Cannes puisqu’il est président du jury. « C’est comme si je retrouvais la civilisation après avoir été élevé par des loups : je suis très heureux et très excité », a-t-il déclaré à l’AFP. Le réalisateur d’« Edward aux mains d’argent », de « Mars Attack ! » aura-t-il son content de fantaisie et d’audace visuelles avec une sélection qui, de ce point de vue apparaît plutôt sage ? Réponse le 23 mai. En tout cas, les discussions ne devraient pas être tristes avec les autres jurés, deux femmes, les actrices Kate Beckinsale et Giovanna Mezzogiorno, et six hommes, les cinéastes Shekhar Kapur et Victor Erice, l’écrivain et réalisateur Emmanuel Carrère, l’acteur et réalisateur Benicio Del Toro, le musicien Alexandre Desplat et le critique et directeur du Musée national du cinéma italien Alberto Barbera.
Carlos
Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, aujourd’hui en prison en France, fut l’un des terroristes les plus recherchés de la planète. Olivier Assayas retrace son parcours dans un film de 5 h 30 en trois parties réalisé pour Canal+, qui en commencera la diffusion le 19 mai. Classé uvre de télévision, « Carlos » sera présenté en sélection officielle hors compétition. Le scénario, nourri d’une enquête du journaliste Stephen Smith, est cosigné par le cinéaste et par l’écrivain Dan Franck. Le rôle-titre est tenu par un acteur vénézuélien – comme Carlos – Édgar Ramirez.
Frémaux (Thierry)
Si le festival est un succès, les réalisateurs, acteurs, producteurs en auront le crédit. S’il ne marche pas, c’est lui, le sélectionneur qui en subira le blâme. Il doit déjà s’employer à calmer les polémiques (outre sur le film de Bouchareb, la sélection de Nikita Mikhalkov, controversé dans son pays) et rassurer sur l’état de la Croisette ou les cendres du volcan islandais, qui ne devraient pas empêcher le monde entier de converger vers Cannes. Il défend en tout cas sa sélection 2010, « belle, solide et surprenante ». Il peut par exemple s’enorgueillir de faire revenir l’Afrique au premier plan, avec « Un homme qui crie », du Tchadien Mahamat Saleh Haroun, sur les enfants soldats.
Godard (Jean-Luc)
La montée des marches en tenue de gala, ce n’est pas son affaire. Ce qu’il voulait, c’est que sa dernière uvre, nommée « Film socialisme », pour que nul n’ignore qu’il s’agit d’un objet cinématographique, soit projetée dans la salle Debussy (et non l’immense salle Lumière de la compétition). C’est donc la sélection Un certain regard, celle des découvertes, qui présente cette création, à laquelle participent entre autres la chanteuse Patti Smith, le philosophe Alain Badiou et l’écrivain Elias Sanbar.
Guzzanti (Sabina)
La comédienne, satiriste et documentariste, qui avait fait rire aux dépens de Berlusconi avec « Viva Zapatero ! », dénonce à nouveau le pouvoir italien, ses compromissions voire corruptions, dans « Draquila - l’Italie qui tremble », sur les suites du tremblement de terre qui a fait plus de 300 morts dans la région de l’Aquila. Le film faisant partie de la sélection officielle (séance spéciale), le ministre italien de la Culture a décidé de boycotter le festival.
Liman (Doug)
C’est le seul Américain en compétition, quelle responsabilité ! Et avec un sujet contemporain : « Fair Game », avec Naomi Watts et Sean Penn, s’inspire des mémoires de Valérie Plame, agent de la CIA chargée d’enquêter en secret sur l’existence d’armes de destruction massive en Irak et dont l’identité fut révélée par un journaliste.
Panahi (Jafar)
Le cinéaste iranien, Caméra d’or de 1995, primé également à Venise et à Berlin, est en prison dans son pays depuis le 1 er mars, accusé par les autorités d’avoir « préparé un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux » (les manifestations qui ont suivi la réélection contestée d’Ahmadinejad). Les organisateurs du festival l’avaient invité à faire partie du jury et le Quai d’Orsay avait demandé le 16 avril sa libération. Sans succès. Plusieurs pétitions circulent en sa faveur, l’une d’entre elles signée par les plus grands cinéastes américains, Spielberg, Scorsese, Coppola, les frères Coen, Oliver Stone (qui présente à Cannes, hors compétition, « Wall Street : l’argent ne drot jamais »).
Robin (des bois)
Il faut des stars mondiales et un film grand public pour l’ouverture, dont la maîtresse de cérémonie sera Kristin Scott-Thomas. Russell Crowe et Cate Blanchett sont les héros de « Robin des bois », de Ridley Scott, qui revisite la légende de l’archer du roi, en guerre contre l’envahisseur français. Le film sort ce 12 mai sur 700 écrans de l’hexagone et, dans certaines salles, les spectateurs pourront, grâce au satellite, suivre en direct la cérémonie d’ouverture à partir de 19 heures (par ailleurs retransmise comme d’habitude sur Canal+).
Wilson (Lambert)
Il est présent dans deux des trois films français en compétition. Dans « la Princesse de Montpensier », de Bertrand Tavernier, adaptation libre du livre de Madame de Lafayette, il donne la réplique à Mélanie Thierry. Dans « Des hommes et des dieux », de Xavier Beauvois, il est l’un des moines de Tibéhirine, assassinés en 1996.
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