Au Théâtre de Paris (1), Michel Fau met en scène « Fric-Frac » (1936), la célèbre comédie d’Édouard Bourdet, qui deviendra trois ans plus tard le film de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara. À Fernandel (Marcel), Michel Simon (Jo), Arletty (Loulou), Hélène Robert (Renée), succèdent Régis Laspalès, Michel Fau, Julie Depardieu, Émeline Bayart.
Dans quatre décors très colorés signés Bernard Fau et Citronelle Dufay et les très beaux costumes de David Belugou, les tableaux se succèdent. L’argument est simple : cœur pur, Marcel est pris entre les projets ambivalents de Renée, la fille de son patron, bijoutier, et ceux de Loulou, jolie fleur sans morale dont le chéri est en prison et qui a besoin d’argent. Jo, lui, peu doué pour le travail, va suivre. Tout aboutira à un fiasco, mais dans la bonne humeur.
Les comédiens sont bien distribués et s’amusent. L’argot des années 1930 est drôle et les personnages savoureux. Mais sans doute faudrait-il que l’ensemble des interprètes ne craignent pas d’aller au-delà de la sincérité, comme le fait Émeline Bayart. Sa Renée réjouit le public parce qu’elle ne cherche jamais la psychologie mais fait flamber défauts comme qualités du personnage. Il le faut sur le grand plateau du Théâtre de Paris !
Violence et cruauté
Au Théâtre de la Porte Saint-Martin (2), un an après la mise en scène de Michel Fau qui jouait le rôle-titre face à Michel Bouquet en Orgon, c’est l’Allemand Peter Stein qui dirige Pierre Arditi dans « Le Tartuffe ». Jacques Weber rêvait de jouer Orgon avec celui qui lui avait donné il y a quelques saisons l’occasion de s’affirmer magistralement dans « le Prix Martin » de Labiche à l’Odéon.
C’est un travail très intéressant dans un décor superbe de Ferdinand Woegerbauer et des costumes d’Anna Maria Heinreich. Peter Stein maîtrise et le français et l’alexandrin. Il a pratiqué des coupes, ce qui est parfois étrange aux oreilles de ceux qui connaissent bien la pièce, mais pas de quoi se scandaliser. On est plus interloqué par le passage du faux dévot dès l’ouverture du spectacle, alors que Molière nous fait volontairement attendre…
L’ensemble de la troupe est de haute qualité. Isabelle Gélinas (Elmire), Jean-Baptiste Malartre (Cléante), Félicien Juttner (Damis), Marion Malenfant (Mariane), Loïc Mobihan (Valère), ou encore Catherine Ferran (Madame Pernelle), Manon Combes (Dorine). Le jeu est homogène, sensible. Peter Stein souligne à juste raison la violence de nombreuses scènes. Pierre Arditi est très bien, hypocrite, doucereux, toxique. Jacques Weber incarne un Orgon candide, mais d’une cruauté terrible avec ses enfants. Il est très bien lui aussi.
(1) Tél. 01.48.74.25.73, www.theatredeparis.com
(2) Tél. 01.42.08.00.32, www.portestmartin.com
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