PUBLIÉ EN 1997 sous le titre « The Big Picture », traduit en français en 1998, le roman de Douglas Kennedy, écrivain américain très apprécié en France, avait fait l’objet de plusieurs tentatives d’adaptation, y compris par l’auteur lui-même. Sans succès. Avant qu’Éric Lartigau, qui avait depuis longtemps envie d’en faire un film, ne parvienne à convaincre et Douglas Kennedy et son producteur, Pierre-Ange Le Pogam (EuropaCorp). Lartigau, né en 1964, a signé trois comédies, les deux premières avec le duo Kad et Olivier (« Mais qui a tué Pamela Rose ? » et « Un ticket pour l’espace »), la troisième, avec le triomphe que l’on sait, réunissant Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg (« Prête-moi ta main »). Il prouve ici qu’il n’est pas l’homme d’un seul genre, mêlant avec finesse polar et drame intime.
Pour Douglas Kennedy, il était fondamental qu’on retrouve dans le film, à l’intrigue adaptée au contexte français et européen, « non seulement le thème de l’identité, mais aussi cette idée, constante dans mes livres, selon laquelle une décision prise sur l’instant est susceptible de bouleverser toute une vie ». C’est bien ce qui va arriver à Paul, avocat à la réussite personnelle et professionnelle apparemment éclatante. Mais il devait bien y avoir une faille. Ou plutôt une interrogation qui, une fois parvenue à la surface du conscient, change tout.
Le héros trouvera-t-il qui il est et ce qu’il veut faire de sa vie ? On ménagera le suspense, pour le plaisir du futur spectateur. Mais on ne peut s’empêcher d’évoquer le Montenegro, où se passe une partie du film, avec des paysages prenants et une atmosphère particulière que le cinéaste sait évoquer en évitant les clichés touristiques ou exotiques.
On lui reprochera peut-être un léger manque de rythme. Mais c’est pour mieux installer ses personnages et donner aux acteurs l’espace et le temps qu’ils méritent. On ne présente plus Romain Duris, qui s’approprie chacun de ses rôles avec bonheur et intelligence, et particulièrement celui-là, plutôt exigeant. Niels Arestrup fait du Niels Arestrup et c’est beaucoup. Catherine Deneuve occupe pleinement les deux ou trois scènes qui lui incombent. Marina Foïs est parfaite et l’actrice serbe Branka Katic (vue notamment dans plusieurs films anglo-saxons) émouvante à souhait.
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