Edgar et sa suite

POUR LES AMATEURS de cinéma américain, le début de l’année est la meilleure période, avec la sortie des candidats aux oscars, qui seront décernés le 26 février, des films souvent ambitieux, sinon toujours originaux. Début des opérations avec « J. Edgar » (ce mercredi), de Clint Eastwood, dans lequel Leonardo di Caprio incarne celui qui fut le patron du FBI pendant près d’un demi-siècle, J. Edgar Hoover. Autres candidats, « Millénium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes », adaptation par David Fincher, avec Daniel Craig et Roney Mara, du best-seller suédois de Stieg Larsen (18 janvier) ; « The Descendants », d’Alexander Payne, avec George Clooney (25 janvier) ; « le Cheval de guerre », de Steven Spielberg, auquel la Cinémathèque consacre une rétrospective jusqu’au 3 mars, étrange mélange, aux superbes images, d’histoire pour enfant et de film de guerre (22 février).

Parmi les acteurs prétendants à la prestigieuse statuette figurent Meryl Streep, pour son incarnation de « la Dame de fer », Margaret Thatcher, devant la caméra de Phyllida Lloyd (15 février) ; Glenn Close, impressionnante dans le rôle masculin d’« Albert Nobbs », dans l’Irlande du XIX^e siècle (22 février) ; Gary Oldman, agent secret sorti du roman de John Le Carré, « la Taupe », mis en scène par le Suédois Tomas Alfredson, remarqué avec le troublant « Morse » (8 février) ; Michelle Williams, qui incarne Marilyn Monroe dans « My Week with Marilyn » (7 mars).

Sont également attendus, côté anglo-saxon, la suite des aventures des héros de Conan Doyle incarnés par Robert Downey Jr et Jude Law et mis en scène à coups d’effets spéciaux par Guy Ritchie, « Sherlock Holmes : jeu d’ombres » (25 janvier) ; « John Carter », d’après Edgar Rice Burroughs, production Disney qui emmène un soldat confédéré sur la planète Mars, en 3D (21 mars). Il faudra attendre le mois de mai pour découvrir le « Prometheus » de Ridley Scott, dont l’intrigue, restée secrète à ce jour, ne serait pas sans lien avec « Alien », et le nouveau film de Tim Burton, avec Johnny Depp, « Dark Shadows », d’après une série culte dans la lignée de « la Famille Addams » (9 mai). Ce sera aussi le mois de la sortie du 3^e épisode de « Men in Black », toujours signé par Bruce Robinson (le 23). À l’affiche également, deux méchantes sorcières, Julia Roberts dans « Blanche-Neige » (11 avril) et Charlize Theron dans « Blanche-Neige et le chasseur » (30 mai).

Le rire en tête.

En France, où la fréquentation des salles obscures a battu en 2011 un record, ce sont toujours les comédies qui mèneront la danse. À commencer par « la Vérité si je mens ! 3 », réalisé par Thomas Gilou 1^er février), avec toute la bande (Anconina, Garcia, Melki, Solo, Elbaz, Attika, Casar, Tovati). Jean Dujardin (lui aussi sur la ligne des oscars) et Gilles Lellouche sont devant et derrière la caméra, une première pour eux, avec « les Infidèles », l’infidélité masculine et ses nombreuses variations, en 7 sketches signés par 7 réalisateurs (29 février). Sylvie Testud met en scène Juliette Binoche, en amnésique qui a oublié les dix dernières années de son existence, dans « la Vie d’une autre » (15 février). Étienne Chatiliez a retrouvé Eddy Mitchell pour « l’Oncle Charles » (21 mars). Petits et grands spectateurs sont attendus très nombreux à partir du 4 avril « Sur la piste du Marsupilami », d’Alain Chabat avec Jamel Debbouze. « Olivier Dahan » a aussi choisi la comédie avec « les Seigneurs » (11 avril), où l’on retrouve, autour du foot, José Garcia, Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Ramzy Bedia, Omar Sy (le héros d’« Intouchables »), JoeyStarr. Après la scène, « le Prénom » est devenu un film, toujours avec Patrick Bruel (25 avril). Et le semestre se terminera avec une comédie romantique de James Huth, « Un bonheur qui n’arrive jamais seul » (27 juin), qui réunit Sophie Marceau et Gad Elmaleh, et « les Vacances du Ducobu », encore une suite, après le succès l’an dernier de « l’Élève Ducobu » (27 juin également).

Bien d’autres films méritent d’être signalés. Frédéric Beigbeder passe à la réalisation en adaptant son propre roman, « l’Amour dure trois ans », avec Gaspard Proust et Louise Bourgoin (18 janvier). Benoît Jacquot évoque les premiers jours de la Révolution dans « les Adieux à la reine » (Marie-Antoinette est jouée par Diane Kruger), d’après le livre de Chantal Thomas, film qui fera l’ouverture du festival de Berlin le 9 février, Jérémie Rénier fait revivre Claude François dans « Cloclo », de Florent-Emilio Siri (14 mars). Alain Resnais, toujours vaillant à 89 ans, a réuni Sabine Azema, Matthieu Amalric et Pierre Arditi, dans « Vous n’avez encore rien vu », pour une variation sur « Euridyce », la pièce de Jean Anouilh (25 avril). Michael Haneke évoque la vieillesse dans « Amour », avec le couple Jean-Louis Trintignant-Emmanuelle Riva(23 mai).

C’est en juin que l’on découvrira l’inénarrable Sacha Baron Cohen (« Borat ») dans « The Dictator », un rôle parodique de tyran qui n’est pas sans évoquer Kadhafi.

Quant à la 3D, elle a toujours le vent en poupe et se penche même sur le passé puisqu’on aura droit le 8 février à une version 3D du premier épisode de « la Guerre des étoiles » et le 4 avril à « Titanic » et son naufrage en relief.