EN FRANCE, on aime beaucoup les frères Coen. Et on a raison. Depuis « Sang pour sang », en 1984, on apprécie leur savoir-faire cinématographique le plus souvent épicé d’humour, voire de burlesque, et leur inimitable manière, de jouer avec les genres et les mythes, comme le montrent « Miller’s Crossing », « Fargo » ou « No Country for Old Men », entre autres. Le seul problème : l’histoire. Les films des frères de Minneapolis sont toujours de très convaincants exercices de style mais la profondeur n’est pas toujours au rendez-vous.
Ainsi, s’ils ont adoré le roman de Charles Portis qui inspire leur western et respecté les règles du genre, ils ne parviennent pas tout à fait à faire de cette poursuite d’un tueur un vrai enjeu. On aime les personnages, l’adolescente décidée à venger la mort de son père, le vieux marshall alcoolique joué avec gourmandise par Jeff Bridges, le chasseur de primes (Matt Damon) et même le tueur (Josh Brolin) mais on n’arrive pas à se passionner pour leur sort tant l’affaire paraît jouée d’avance.
Les Coen ont dû s’amuser beaucoup à tourner les scènes classiques telles que la pendaison, les poursuites ou les duels au pistolet et d’ailleurs leurs variations sont séduisantes. Ils filment avec bonheur les paysages sous la neige et les grands espaces. La fin est magnifique. Et pourtant, on s’ennuie un peu. Les vieux nostalgiques du western retrouvent peut-être des plaisirs de jeunesse. Mais la mythologie, même détournée, ne suffit plus.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série