À Paris, au Musée du Luxembourg

Fantin-Latour en 120 œuvres

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Publié le 26/09/2016
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Art-Fantin-Latour

Art-Fantin-Latour
Crédit photo : RMN-GRAND PALAIS/H. LEWANDOWSKI

Henri Fantin-Latour (1836-1904) traverse le siècle en poursuivant son réalisme, avec ses portraits intériorisés et silencieux, le plus souvent de son entourage proche, et un sens aigu de l’observation. Il déploie ses talents de coloriste dans les bouquets de fleurs, qu’il cueille lui-même et agence dans des compositions précises, et s’attache avec une grande virtuosité au rendu des matières. Il élève ce genre considéré comme mineur au niveau du portrait. Il disait du reste qu’il peignait les êtres comme des fleurs et non le contraire.

Avec cette exposition, on découvre sous ces aspects convenus ce qu’il y a en Fantin-Latour de novateur. Ses portraits de groupe, entre 1864 et 1885, pourtant ses œuvres les plus connues, sonnent comme des manifestes. « Ils constituent la plus ambitieuse tentative pour donner une forme tangible aux affinités collectives dans la création moderne », souligne dans le catalogue Bridget Alsdorf, spécialiste de la période. Avec « l’Hommage à Delacroix » et « Un atelier aux Batignolles » (1870), c’est la modernité autour de Delacroix et Manet. Avec « le Coin de table » (1872), ce sont les poètes parnassiens avec Verlaine et Rimbaud.

Dernière surprise, sa collection de photos de femmes nues et érotiques, celles qui lui servaient de modèle. Elles lui ouvrent la porte vers des peintures « d’imagination », tout comme sa passion pour Berlioz (« l’Anniversaire ») et Wagner, qui l’emportent vers des tableaux mythologiques et allégoriques (« la Nuit ») plus proches des symbolistes. C’est ainsi que Fantin-Latour est devenu une figure marquante de son siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jusqu’au 12 février. Tous les jours de 10 h 30 à 19 heures, le vendredi jusqu’à 22 heures. Tél. 01.40.13.62.00, museeduluxembourg.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9520