Héros récurrents en série

Publié le 05/06/2012
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ON RETROUVE, dans « le Pouce de l’assassin » (1), Keller, le tueur à gages philatéliste cher à l’Américain Lawrence Block. Toujours prêt à exécuter quelqu’un et toujours aussi méticuleux et efficace, il nous entraîne d’affaire en affaire jusqu’au jour où, à force de subir des sales tours, il comprend qu’il est lui-même sur la liste d’un autre tueur à gages.

Le cauchemar recommence pour le commissaire Roy Grace, le héros de Peter James, qui se retrouve, dans « À deux pas de la mort » (2), aux prises avec un fétichiste des talons hauts, un sadique qui tue les belles femmes bien chaussées et emporte ses trophées. Confronté à un cas similaire dix ans plus tôt, il doit replonger dans le passé, à une époque où sa femme n’avait pas encore disparu.

« Tahoe-L’Enlèvement » (3) appartient à la série des « Tahoe », des romans qui se passent tous autour du lac et de sa région et qui ont pour vedette Owen McKenna, un ancien flic devenu détective privé lorsqu’il est venu habiter dans ce petit coin de paradis au Nevada – tout comme l’auteur, Todd Borg. McKenna livre ici une course contre la montre pour sauver la fille de la dernière victime dont il s’était occupé à San Francisco et qui a été enlevée par le même tueur.

« Mr Monster » (4) met à nouveau en scène l’incroyable héros campé par Dan Wells dans « Je ne suis pas un serial killer », le jeune John Wayne Cleaver, en qui sommeille, peut-être, un tueur en série. L’inspecteur du FBI qui enquête sur les cadavres qui fleurissent dans la ville, commence aussi à se poser la question. Atmosphère surréaliste et humour noir garantis.

Harlan Coben est l’un des auteurs de polars favoris des Français, et son personnage fétiche Myron Bolitar, le plus célèbre agent des stars, n’en finit pas de dévoiler de nouvelles facettes. L’affaire qu’il est amené à démêler dans « Sous haute tension » (5) oscille entre trois pôles : une championne de tennis traquée sur Facebook, un célèbre groupe de rock dont les membres se terrent et la recherche, par le héros, de son frère disparu depuis seize ans.

Des pistes politiques.

Depuis « Un mort à l’hôtel Koryo », la littérature policière s’est enrichie d’un inspecteur de police nord-coréen, l’inspecteur O, qui, après avoir eu maille à partir avec les polices parallèles au service d’un pouvoir fantôme tout-puissant, se consacre à la sculpture sur bois dans les montagnes. Dans « L’homme au regard balte » (6), il est rappelé pour étouffer un crime « de passion » commis par l’homme pressenti pour mener le gouvernement de transition après la mort du « Cher Leader ». Une affaire qui dépasse de loin une sale histoire de mœurs. Le récit est signé James Church, un ancien espion spécialiste de la Corée du Nord.

« Une cible parfaite » (7) est le premier polar publié en français de l’auteur de best-sellers russe Tchinguiz Abdoullaïev, et la première enquête d’un ex-agent du KGB devenu détective privé, Drongo. Il s’agit d’une course impitoyable, de Moscou à Paris, où de chasseur on devient gibier. Des groupes rivaux sont sur la piste d’un homme en cavale, dont les révélations pourraient compromettre de hauts responsables russes.

Avec le quatrième volet des aventures d’Eberhard Mock, conseiller criminel, nous remontons le temps. En 1950, dans un hôpital psychiatrique de Dresde, un homme est victime d’hallucinations et d’une phobie des insectes. Il s’agit de l’assistant de Mock, chargé d’enquêter en 1933 sur plusieurs morts découverts dans le train Berlin-Breslau, dont celle d’une jeune aristocrate dont le corps a été fourré de scorpions. Ancien maître de conférences à l’université de Wroclaw, le Polonais Marek Krajewski offre avec « la mort à Breslau » (8) une intéressante description de l’Allemagne où s’installe l’hitlérisme.

Frissons venus du froid.

Dans « la Muraille de lave » (9), le nouveau roman du célèbre écrivain islandais Arnaldur Indridason, le commissaire Erlendur est parti en vacances et il a disparu ! Mais son équipe continue d’œuvrer et l’on retrouve avec plaisir Elinborg, la fine cuisinière, ou Sigurdur Oli, le moderne formé aux États-Unis, dans des affaires de viol et de chantage. Des histoires qui mettent en avant la perte de critères moraux et la cupidité qui s’est emparée de la société islandaise avec l’expansion mondiale des modèles financiers.

Changement de ton radical avec « Noir Karma » (10), le deuxième opus d’un autre Islandais, Stefan Mani, dont le coup d’essai, « Noir Océan », avait été sacré meilleur roman policier islandais. Ici l’action prend le pas sur la psychologie. On assiste aux tribulations d’un jeune provincial qui plonge dans les bas-fonds de Reykjavik et qui se fait embaucher par les caïds locaux pour gagner sa vie, entre vols, drogue, prostitution et mort. Un regard nouveau sur la pègre et le polar islandais.

La Finlandaise Leena Lehtolaine, auteur d’une longue série à succès qui met en scène Maria Kallio, nous entraîne, dans « Femme de neige » (11), dans une région peu connue de son pays, le parc national de Nuuksio, où la directrice d’un centre de thérapie réservé aux femmes en difficulté a été retrouvée morte. Une affaire en or pour Maria, qui vient d’être nommée inspectrice principale à Espoo, sauf qu’elle débute le jour même de son mariage !

C’est dans la campagne suédoise, à Uppsala, où il est né, que Kjell Eriksson situe « les Cruelles étoiles de la nuit » (12). C’est le cinquième récit, sur une dizaine qu’il a publiés, où évolue son personnage récurrent, la commissaire Ann Lindell. Un universitaire à la retraite, puis deux agriculteurs sans histoire, et encore un retraité sont éliminés du paysage. Comme dans une célèbre partie d’échecs où deux fous, deux paysans et un cavalier prennent la dame blanche ; qui sera-t-elle ?

(1) Calmann-Lévy, 373 p., 20,50 euros.

(2) Fleuve Noir 570 p., 20,20 euros.

(3) MA Éditions, 407 p., 20 euros.

(4) Sonatine, 291 p., 18,30 euros.

(5) Belfond, 392 p., 22,50 euros.

(6) Calmann-Lévy, 316 p., 19,90 euros.

(7) Éditions de l’Aube, 349 p., 21,90 euros.

(8) Gallimard, 241 p., 19,50 euros.

(9) Métailié, 319 p., 19,50 euros.

(10) Gallimard, 590 p., 24 euros.

(11) Gaïa Éditions, 300 p., 22 euros.

(12) Gaïa Éditions, 382 p., 23 euros.

M. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9136