Difficile de résumer un tel spectacle : il s’agit d’un enchaînement de moments uniques, un enchaînement qui se développe un peu à la manière des rêves, sans lien logique, avec pourtant quelque chose d’évident dans le passage d’une scène à l’autre. Il ne s’agit pas de théâtre : à la base de la représentation, les artistes sont des magiciens, des illusionnistes, des adeptes de ce que l’on nomme « magie nouvelle ». Tous ont une relation plus traditionnelle au spectacle vivant, théâtre ou musique, danse, cirque. Mais par passion, ils se sont, chacun à sa manière, intéressés à la représentation, au lien qui se crée entre le public et l’artiste.
C’est Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point, qui a commandé ce spectacle à Clément Debailleul et Raphaël Navarro. Ces derniers ont fondé en 2000 leur compagnie, nommée 14-20. Une galaxie à géométrie variable, qui regroupe une trentaine d’artistes très différents. Pour « Nous, rêveurs définitifs », formule empruntée à André Breton, ils ont requis trois fortes personnalités : Éric Antoine, Yann Frisch, Étienne Saglio.
Chacun possède sa spécialité. Frisch aime jouer les clowns et il l’a fait récemment, au Rond-Point justement, avec « le Syndrome de Cassandre». Saglio est un jongleur virtuose. Éric Antoine a inventé « l’humour-illusionnisme » et travaille avec sa femme, Calista Sinclair. Présente également, Ingrid Estarque, superbe danseuse. Il y a aussi de la musique, avec Madeleine Cazenave et Camille Saglio.
On peut évidemment parler d’une suite de numéros, avec des moments hallucinants de beauté, des moments qui laissent sans voix les spectateurs de la grande salle. On assiste à des apparitions miraculeuses dont on aurait bien du mal à comprendre les mécanismes ! Souvent, les mages se liguent. Ainsi, par exemple, Éric Antoine et Yann Frisch dans un très cocasse numéro de cartes à jouer, avec écran pour mieux nous montrer les effets. Étienne Saglio, lui, fait voler des oiseaux ou une mystérieuse boule, une comète silencieuse qui va et vient au-dessus de la tête du public.
On ne peut tout raconter. Il faut embarquer. Partager ce voyage dépaysant au royaume de l’illusion. Sans doute est-ce un peu long, un peu tard, pour le plus jeune public. Mais dès 10-12 ans, on doit pouvoir subir ces charmes inexplicables et inoubliables.
Rond-Point, à 21 heures du mardi au samedi, dimanche à 15 heures. Durée : 1 h 45. Jusqu’au 3 juillet. Tél. 01.44.95.98.21, www.theatredurondpoint.fr
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