« La Bayadère » sur DVD

Inoubliable Noureev !

Publié le 28/04/2014
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Danse

Petit à petit, les grandes maisons de ballet diffusent leurs productions dans les cinémas et, comme pour l’opéra, gagnent un nouveau public. « La Bayadère », enregistrée au Bolchoï en janvier 2013 dans la nouvelle version chorégraphique de Yuri Grigorovitch d’après Petipa, est passée récemment dans les cinémas français. Avec dans le rôle de Nikiya, la bayadère, la longiligne et très gracieuse prima ballerina assoluta russe du moment, Svetlana Zakharova. Le bonheur serait complet si la production du Bolchoï n’était si vieillotte (Belair Classiques).

La même Zakharova, avait dansé « la Bayadère » sept ans plus tôt à la Scala de Milan avec Roberto Bolle, très charismatique Prince Solor, avec de très jolis décors de Pierluigi Samaritani et dans l’adaptation un peu moins raide de Natalia Makarova. Le couple est éblouissant et le corps de ballet de La Scala si élégant que l’on oublie les raffinements techniques de la version Bolchoï pour rester fidèle à cette archive italienne (TDK).

On oubliera vite aussi une « Bayadère » enregistrée en 1991 par le Royal Ballet au Covent Garden de Londres. En ces années, régnaient sur cette compagnie le très lourd danseur Irek Mukhamedov et sa peu légère bayadère Altynai Asylmuratova. Ils arrivent à éclipser la vraie perle de la distribution, la très charmante Darcey Bussell, qui danse Gamzatti (TDK).

À Paris, toutes les chorégraphies de Rudolf Noureev restent à l’affiche de la compagnie nationale et ne sont pas près d’être détrônées. Sa « Bayadère » de 1992, réglée quelques mois avant sa mort, a été immortalisée dans la distribution originale voulue par lui : les trois danseurs étoiles Isabelle Guérin, Élisabeth Platel et Laurent Hilaire sont indissociables de ce triomphe inoubliable. La superbe coupole inspirée du Taj Mahal dessinée par Ezio Frigerio et les costumes rutilants de Franca Squarciapino n’ont de rivaux dans aucun théâtre au monde. C’est probablement la version indispensable (Warner), à compléter par un passionnant documentaire (TDK) réalisé lors de la reprise de cette chorégraphie dix ans plus tard avec les mêmes interprètes.

Olivier Brunel

Source : Le Quotidien du Médecin: 9322