« L’HOMME de l’ombre », écrit par Robert Harris, ancien journaliste politique qui fut proche de Tony Blair, a inspiré Polanski. Les deux hommes cosignent un scénario tiré au cordeau et des dialogues vifs, le tout assaisonné d’un humour ironique et pince-sans-rire très britannique.
Ewan McGregor incarne, fort bien, un spécialiste des autobiographies de personnes célèbres, plutôt du showbiz que de la politique, chargé de remplacer le nègre d’un ancien Premier ministre anglais que l’on vient de retrouver noyé (le nègre, pas le ministre). Nous sommes sur une île de la Nouvelle-Angleterre la plupart du temps noyée de pluie. Une atmosphère sombre et claustrophobiante propice aux mystères et à la paranoïa. L’ex-Premier est accusé d’avoir autorisé, pour ses alliés américains, l’enlèvement et la torture de présumés terroristes. Mais il y a peut-être encore pire.
Robert Harris reconnaît avoir été influencé par Hitchcock. « J’aime la manière dont un homme ordinaire se retrouve plongé dans un monde où il perd ses repères, mais où tout ce qui se passe autour de lui est totalement logique. » Polanski apporte l’intelligence et le rythme d’une mise en scène qui ne s’essouffle jamais et qui place au long du chemin toutes sortes de signes.
À côté de McGregor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Kim Cattrall, Tom Wilkinson, Timothy Hutton, Eli Wallach témoignent, outre de leur talent, des qualités de directeur d’acteurs de Polanski.
On peut discuter du fond, de la critique politique sous-jacente du pouvoir anglo-saxon et de sa façon de régler les affaires du monde. Reste que le jeu de piste du jeune homme que reste Polanski, 76 ans, est passionnant à suivre.
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