NÉ À INDIANNAPOLIS en 1922 de parents d’origine allemande, Kurt Vonnegut, qui s’est éteint à l’âge de 85 ans, est considéré comme l’un des auteurs phare de la contre-culture américaine des années 1960 et 1970. Le recueil qui paraît sous le titre « le Petit Oiseau va sortir » rassemble 14 nouvelles inédites qui datent des années 1950, lorsqu’il se lance dans l’écriture et publie des récits dans plusieurs magazines. Lui-même a déjà connu l’enfer – le suicide de sa mère, la Deuxième Guerre mondiale, durant laquelle il a frôlé la mort.
Chacun de ces textes, qui sont illustrés de dessins de l’auteur, est une petite merveille d’humour noir. En mettant en scène des gens ordinaires, Kurt Vonnegut révèleavec la plus grande légèreté la face cachée de la nature humaine, sans aucun jugement de valeur. Oscillant entre la science-fiction et la fable politique, ces histoires à faire grincer les dents sont racontées avec une telle évidence que l’on y croît tout de suite.
Racontée à la première personne, la nouvelle qui donne son titre au livre est la rencontre fortuite du narrateur avec un homme habitué des séjours en hôpital psychiatrique, qui a assassiné, sans être inquiété, à peu près tous ceux qui avaient participé à sa condamnation pour pratique illégale de la psychiatrie ou charlatanisme, soit 22 ou 23 personnes.
Comment ? En les photographiant tout simplement – comme il vient de photographier le narrateur par surprise – puis en présentant ces portraits à des paranoïaques dangereux qu’il savait repérer, « des gens fous et violents dissimulés dans la charpente de la ville », comme autant de conjurés voulant leur mort. Terrifiés, les malheureux ont pris les devants !
Grasset, 374 p., 20 euros.
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