PASCAL THOMAS le reconnaît, le revendique, plutôt, son film, « plus encore que les autres, tourne complètement le dos à notre époque qu’il s’agisse des modes ou des expositions de névroses ». On est aussi loin d’« Avatar » que des introspections qu’affectionnent certains cinéastes français. Du côté de la comédie italienne, puisque « Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour... » s’inspire d’un scénario d’Age, Scarpelli et Risi, dans lequel les héros vivent leurs amours comme les épisodes d’un roman-photo.
C’est un chemin de traverse qu’a pris le cinéaste en attendant de pouvoir tourner le dernier volet des aventures de Prudence et Bélisaire Beresford (Catherine Frot et André Dussolier, les héros des adaptations à succès d’Agatha Christie, « Mon petit doigt m’a dit » et « le Crime est notre affaire »). Tout en restant dans ce qu’il aime, les « choses légères, frivoles, désinvoltes et vives, bref tout ce qui peut être considéré comme superficiel et futile par notre époque balourde ».
Le résultat, qui paraît hors du temps, bien que se situant apparemment aujourd’hui (sauf qu’il n’y a pas de portables !), est difficile à juger. Les deux héros, victimes (ou bénéficiaires) d’un coup de foudre lors du festival de Confolens (danses et musiques du monde, autrement dit folkloriques), elle ouvrière dans une usine de pantalons, lui coiffeur, sont aussi improbables que les événements qui vont les mener jusqu’à un Paris de carte postale.
On sourit, parce qu’ils sont ridicules en même temps qu’attendrissants, parce qu’ils prennent des décisions qui ont à voir avec la fantaisie du réalisateur, pas avec la psychologie, parce qu’on n’y croit pas un seul instant mais qu’on se demande ce qui va arriver. On sourit aussi parce que les acteurs jouent le jeu de Pascal Thomas avec le plus grand sérieux et prennent les poses et font les mines qu’implique le style roman-photo. Le chanteur Julien Doré, dont c’est le premier rôle au cinéma, confirme un talent multicarte. Marina Hands parvient comme toujours à faire oublier qu’elle est une grande interprète de Claudel et qu’elle fut une troublante Lady Chatterley. Et Guillaume Gallienne s’en donne à cur joie, il n’a pas de raison de se priver.
Un film à prendre tel qu’il est, sans prétention, gentiment différent.
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