Ella Fitzgerald et Mike Bloomfield

La diva et le bluesman

Publié le 03/02/2014
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Jazz

Considérée comme l’une des grandes chanteuses de jazz, avec Billie Holiday et Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald (1917-1996) fut également une des plus populaires chanteuses de tous les temps, tous styles confondus. Elle est découverte à l’âge de 17 ans par Benny Carter et sa carrière va prendre de l’essor au sein du grand orchestre du batteur Chick Webb en mars 1935.

La suite des événements musicaux, jusqu’à sa disparition après avoir été amputée des deux jambes en raison d’un diabète, appartient à l’histoire du jazz et de la chanson populaire. Deux coffrets récemment publiés la font revivre : le très complet « Chick Webb & Ella Fitzgerald Decca Sessions - 1934-1941 » (7 CD) paru chez Mosaic, et surtout « Ella Fitzgerald - The Voice of Jazz » (Verve/Universal), qui rassemble en dix CD plus de 200 titres gravés en studio et en live, entre 1935 et 1989, le tout agrémenté d’un livret explicatif superbe. Toute la carrière d’une vocaliste qui restera tout simplement la meilleure chanteuse de jazz, voire de tous autres styles de musiques.

Avec Bob Dylan

Respecté par les plus grands bluesmen – de Muddy Waters à B.B. King en passant par Buddy Guy ou des alter ego comme Eric Clapton, voire Miles Davis –, Mike Bloomfield, mort à 37 ans des suites d’une overdose, en février 1981, était quasiment inconnu du grand public et médiatiquement sous-estimé.

Natif de Chicago, considérée comme la capitale du blues après le delta du Mississippi et Memphis, le talentueux et exubérant guitariste électrique et chanteur est découvert à l’âge de 21 ans par John Hammond Sr., le mentor et producteur qui fut à l’origine des carrières de Bob Dylan, Bruce Springsteen, Aretha Franklin, Leonard Cohen, mais aussi Benny Goodman, Count Basie ou encore Billie Holiday, la Lady Day. C’est à cette époque qu’il rejoint le Paul Butterfield Blues Band et surtout Bob Dylan (et Al Kooper), pour l’enregistrement du célébrissime « Highway 61 Revisited », album charnière dans l’histoire du rock et du folk ; il participe au fameux et très controversé concert électrique du Newport Folk Festival en 1965. Par la suite, Bloomfield va créer Electric Flag (1967) avant de disparaître progressivement de la scène, à l’exception d’un concert avec Bob Dylan en 1980, quelques mois avant son décès.

Aujourd’hui, une anthologie, « From His Head To His Heart To His Hands » (Legacy/Sony Music, 3 CD et 1 DVD), concoctée par son ami et producteur Al Kooper, rassemble plusieurs enregistrements en studio, en live et de très nombreuses raretés, dont un extrait du concert de Bob Dylan au Warfield Theatre de San Francisco le 15 novembre 1980. Un remarquable et indispensable coffret, qui remet sur le devant de la scène une personnalité particulière et un guitariste exceptionnel du blues moderne.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9298