« La Régate » est le premier long métrage de fiction d’un réalisateur belge de 32 ans qui a déjà signé plusieurs courts métrages ainsi qu’un documentaire sur le Rwanda. Pour évoquer l’adolescent victime d’un père violent qui trouve une forme de libération dans l’aviron, il s’est servi de son expérience personnelle, mais, explique-t-il, ce n’est que « le point de départ ».
Alexandre vit seul avec son père, qui, solitaire, humilié dans son travail, a de brusques accès de violence. Le garçon cache ses blessures et se défoule dans l’aviron. Il est doué, mais ses problèmes familiaux l’empêchent de se donner à fond et sa rébellion s’exerce aussi vis-à-vis du père de substitution que pourrait être son entraîneur.
Bernard Bellefroid dit que son métier, « c’est de transformer la douleur en forme ». Et son métier, il le fait bien. Dans les scènes d’intérieur ou dans la confrontation du jeune homme avec ses contemporains, il filme au plus près du matériau humain, sans complaisance, montrant les conséquences des coups plutôt que les coups eux-mêmes et réservant les corps-à-corps à l’ambiguité de la relation père-fils. Pour les régates, il fait preuve de beaucoup d’habileté à montrer l’effort en mouvement et le glissement des bateaux.
On appréciera aussi le choix des acteurs et leur direction : Joffrey Verbruggen, Thierry Hancisse (de la Comédie-Française) et Sergi Lopez jouent leurs partitions, bien différentes, à l’unisson.
Un cinéaste à suivre.
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