DEUX GARÇONS de 10-12 ans s’occupant seuls d’un bébé, leur petit frère. C’est l’une des premières et belles images de « Submarino », titre évoquant ceux qui touchent le fond et ne remonteront peut-être jamais à la surface et aussi, explique le réalisateur, la technique de torture dans laquelle on enfonce la tête de la victime sous l’eau.
Vinterberg a adapté le roman éponyme du jeune écrivain danois Jonas T. Bengtsson. « Il y a dans son écriture une vérité âpre qui m’a rappelé mes débuts de cinéaste », dit-il. Comme dans « Festen », la famille est un naufrage. Mais peut-être pourra-t-elle être aussi une bouée. Car les deux frères, on va les retrouver adultes, meurtris par la pauvreté, la violence, tentant de surnager et de renouer l’un avec l’autre.
L’aîné (Jakob Cedergren, très convaincant) est imposant, dans sa force brutale, qui cache sa vulnérabilité. Dans ces quartiers défavorisés de Copenhague, il est dur de survivre, de s’occuper décemment de ses enfants, de ne pas se réfugier dans l’autodestruction, drogue, alcool ou pire. Le cinéaste filme ces parcours sans en cacher la noirceur, la cruauté, mais sans complaisance misérabiliste et sans pathos. Et, surtout, il donne à ses personnages suffisamment d’épaisseur et d’ambiguïté pour les faire exister dans toute leur humanité.
Au final, « les héros atteignent une forme de clarté », selon l’expression du réalisateur. Cette lueur d’espoir, on lui en saura gré, comme on le remerciera de ce film dont la vérité psychologique et sociale ne peut que toucher.
Sortie le 1er septembre.
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