Les zombis (zombi sans e) existent, ils ne sont pas une invention hollywoodienne. Loin des univers de « Saint Laurent » et « Nocturama », ses précédents films, Bertrand Bonello revient au zombi originel, celui du vaudou haïtien. Il reprend même un cas réel, discuté, celui de Clairvius Narcisse, qui a raconté avoir été drogué, donné pour mort, enterré, puis rendu à la vie pour devenir esclave dans une plantation.
Mais « Zombi Child » est autant – sinon plus – un film sur l'adolescence que sur les zombis. Il commence par un cours au pensionnat de jeunes filles de la Légion d'honneur, à Saint-Denis. Avec un professeur en lequel on reconnaît l'historien Patrick Boucheron, qui parle de la Révolution et de la liberté. Tandis que la nouvelle élève haïtienne, pour se faire admettre dans un cercle d'amies, une sororité, va confier le secret qui hante sa famille. Ainsi s'introduisent des rites mystérieux dans la vie de jeunes filles qui, pour être à peu près rangées, n'en éprouvent pas moins des émotions violentes.
Avec une mise en scène subtile qui joue des espaces, des lumières, des allers-retours entre Haïti et la France, Bertrand Bonello articule ainsi histoire, imaginaire collectif et ressenti intime de façon très convaincante. On est touché, par la seule magie du cinéma. Et le talent de jeunes actrices nommées Louise Labèque et Wislanda Louimat, pour ne citer que les deux héroïnes principales.
Et aussi
« Lune de miel », premier film d'Élise Otzenberger, entre humour et tristesse (un jeune couple de Parisiens aux origines juives polonaises, Judith Chemla et Arthur Igual, découvre la Pologne à l'occasion du 75e anniversaire de la destruction du village dont était originaire la famille du garçon). « Roxane », comédie de Mélanie Auffret (pour sauver sa ferme et sa famille, un éleveur, Guillaume de Tonquédec, fait des vidéos en déclamant des vers avec ses poules). « Greta », thriller de Neil Jordan (l'amitié trop possessive d'une femme qui vit seule à New York, Isabelle Huppert, et d'une jeune fille, Chloé Grace Moretz). « Charlotte a 17 ans », de Sophie Lorain (déçue par son premier amour, une adolescente se lance dans toutes sortes d'expériences, un film canadien). « Men in Black : International », de F. Gary Gray (une femme en noir pour affronter les extraterrestres, Tessa Thompson, en duo avec Chris Hemsworth).
Les Parisiens ne manqueront pas, la semaine prochaine, le Champs-Élysées Festival, vitrine du cinéma indépendant français et américain. Au programme, du 18 au 25 juin, dans 5 salles de l'avenue, pas moins de 60 films. Parmi les invités, Jeff Goldblum, que l'on verra notamment dans « The Mountain - Une Odyssée américaine », de Rick Alverson, très librement inspiré de la vie du neurologue Walter Freeman, connu pour ses lobotomies controversées ; et Christopher Walken, à revoir dans le chef-d'œuvre de Michael Cimino, « les Portes du paradis » (www.champselyséeesfilmfestival.com).
Et jusqu'au 27 juin, à Paris et dans plusieurs villes, le 9e festival du cinéma chinois en France (www.festivalducinemachinois.com).
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