« UN QUART de l’humanité vit dans une misère profonde », énonce, presque comme une mise en exergue, l’ouvrage commençant, qui fait bon poids en ajoutant son cortège de petits monstres : pollution, limitation des ressources naturelles, énergétiques et alimentaires. De tout cela est responsable un libéralisme (on sait qu’il est toujours « débridé ») ignorant toute éthique. Des propos qui s’inscrivent dans le mainstream général, mais puisqu’ils sont convaincants…
Il en résulte qu’il faut trouver et mettre en place « des mécanismes mondiaux et des ressources permettant de gérer de façon pacifique et consensuelle les questions planétaires ». Ce que dessine la fin du livre. Mais c’est dans sa partie morale que cet essai séduit. Contre le bon vieil altruisme d’Auguste Comte, l’auteur propose de cultiver l’altruité, définie comme un « engagement délibéré de l’individu à agir pour la liberté des autres ». Il ne s’agit donc pas d’un vague sentiment et, moderne Kant, Kourilsky se méfie des sentiments comme la générosité, qui fluctue au gré de nos humeurs.
Humanisme.
Le libéralisme débouche bien sur une conception de la liberté, mais celle-ci se résume à une conception strictement individualiste, accompagnée d’un transfert de responsabilité en direction de l’État démocratique.
Un vide s’est créé, dit Philippe Kourilsky, résultant du manque d’altruité. « Nous ne pensons pas suffisamment aux autres, ni aux obligations qui en découlent », nous devons donc travailler en direction des autres et pour construire une société où les droits sont redoublés par des devoirs. Austère et rude tâche.
La dernière partie de l’ouvrage dessine le projet d’une union de toutes les nations pour instaurer un « libéralisme altruiste » et prêche pour le retour d’un « humanisme » trop galvaudé et finalement jeté aux oubliettes.
Ce livre, qui, de chapitre en chapitre, tend à beaucoup se recopier lui-même, sera ressenti comme sincère. Mais il faut beaucoup polus qu’une notion, l’altruité, pour secouer les crispations de notre pauvre monde. En tout cas, on ne dira pas que Philippe Kourilsky n’a pas essayé.
Philippe Kourilsky, « le Manifeste de l’altruisme », éd. Odile Jacob, 213 p., 22,90 euros.
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