LE CINÉMA africain a bien du mal à se faire connaître et même, tout simplement, à exister. Une raison de plus d’aller voir le film du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, prix du jury au dernier festival de Cannes.
La guerre civile, dont le cinéaste a lui-même été victime (il a été grièvement blessé en 1980 puis a vécu l’entrée des rebelles dans N’Djamena en 2006 et 2008), est le moteur de l’histoire d’Adam, 56 ans, ancien champion de natation et très fier de son travail comme maître-nageur dans un hôtel jadis luxueux de la capitale. La gestion des Chinois, nouveaux propriétaires de l’établissement, et la menace rebelle vont faire basculer son univers et le contraindre à une décision contre-nature.
Ce qui intéresse l’auteur de « Daratt, saison sèche », c’est moins la guerre que le climat de peur de l’avenir qu’elle engendre. Il est concentré dans un beau personnage que le cinéaste se garde de juger et dont Youssouf Djaoro rend avec finesse l’orgueil, les angoisses et les tentations.
Le film se termine sur ce message, citation d’Aimé Césaire : « Gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle. » Comme un reproche à ceux qui aiment trop le cinéma ?
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