SI LA 3D n’est pas la panacée qui peut soigner tous les maux d’un 7 e art vieillissant, si elle ne peut pas remplacer une bonne histoire et quelques talents de mise en scène, il faut reconnaître que, employée à bon escient, elle apporte un plus incontestable aux récits qui font intervenir un imaginaire visuel original. Tim Burton, auquel furent proposés par les producteurs le scénario librement adapté des deux livres de Lewis Carroll et l’utilisation de la technique a tout de suite été séduit : « La 3D Relief donne vraiment l’impression d’être dans un autre monde, et c’était un élément crucial pour le film. »
Mais le cinéaste a eu l’intelligence de ne pas en abuser. Le film a été tourné en 2D (on ne peut pas dire « normalement » puisque, en dehors des scènes du monde réel, les acteurs s’ébrouaient devant un grand écran vert) puis converti ensuite en 3D (travail dont Burton a pu constater l’efficacité avec « l’Étrange Noël de Monsieur Jack »). Et, comme l’explique Ken Ralston, le responsable des effets visuels, « nous n’avons pas utilisé la 3D Relief pour pointer les lances des soldats sur le public, lui jeter des balles ou créer des effets destinés à l’impressionner. Nous l’avons juste employée pour créer un relief semblable à celui que nous percevons dans le monde réel. » Encore qu’il soit rare, dans le monde réel, de voir flotter au-dessus de soi un animal, comme le Chat du Cheshire, qui apparaît toujours quand on ne l’attend pas. Le plus souvent, ce sont des images poétiques ou bucoliques qui nous sautent au visage : des fleurs, un papillon...
L’intérêt du relief est aussi d’atténuer ce qu’il reste de mièvrerie dans cette production Disney. Car si Burton a imprimé la marque de son imagination visuelle débordante, avec d’intéressantes variations sur les personnages du Chapelier fou ou de la Reine rouge, par exemple, il n’a pas réussi à effacer totalement les traces et la mémoire de décennies d’adaptations sucrées des chefs-d’uvre du révérend Dodgson (le vrai nom de Lewis Carroll).
Le film a en tout cas ce qu’il faut pour séduire tout spectateur de bonne volonté et munis des lunettes ad hoc de 6 à 99 ans.
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