Jeanne d’Arc au-delà du mythe
Comment ne pas croire Bernard Simonay qui, dans « le Lys et les Ombres » (1), écrit une autre vie de Jeanne d’Arc ? Bien que l’auteur se soit distingué pour tous les genres de l’imaginaire et bien que son trentième ouvrage soit un « roman », il s’appuie sur des sources d’après lui volontairement ignorées des historiens orthodoxes pour s’interroger sur les zones d’ombre – et elles sont nombreuses – du destin de la Pucelle.
Si Jeanne n’était pas l’envoyée de Dieu qui a été brûlée vive à Rouen, qui était-elle ? Peut-être la fille bâtarde de la reine Isabeau de Bavière et de son amant Louis d’Orléans et, ainsi, la demi-sœur de Charles VII, pour qui elle a combattu et qu’elle mena à Reims pour y être sacré roi ? Il résulte en tout cas de cette fresque historique reconstituée et très documentée un formidable portrait d’une héroïne qui, en tombant de son piédestal, devient une femme très attachante.
Une bombe historique
L’Histoire décidément n’est plus ce qu’elle était ! Voici qu’Henriette Chardak nous assure, dans « le Mystère Rabelais » (2), que l’écrivain-médecin François Rabelais serait le véritable grand-père du roi Henri IV. Une thèse qui s’appuie sur la découverte de deux livres vendus aux enchères en 2009, annotés et signés Alcofribas Nasier, le pseudonyme de Rabelais.
Dans ces confessions adressées à sa fille Françoise, simple Clarisse, Rabelais lui avoue qu’il a été l’amant de la sœur de François Ier, Marguerite de Navarre, et qu’elle a une sœur jumelle, qui n’est donc autre que Jeanne d’Albret, la mère du futur Henri IV.
Ici encore, au-delà de l’intrigue, c’est tout le contexte historique et surtout intellectuel, entre deux esprits éclairés de la France de la première moitié du XVIe siècle, qui retient l’attention. Car l’auteur nous le restitue avec une verve toute… rabelaisienne.
Enquête en forêt d’Amazonie
Connue pour ses livres sur l’histoire des voyages au féminin (« Aventurières en crinoline », « Elles ont conquis le monde » ou le roman « la Reine antilope »), Christel Mouchard offre, avec « Dona Isabel » (3), une formidable évasion dans le temps – la seconde moitié du XVIIIe siècle – et dans l’espace – l’Amérique du Sud.
Ce roman d’aventure intelligent et audacieux est fondé sur une histoire vraie : l’expédition organisée par Dona Isabel, une Créole du Pérou, pour rejoindre son mari qui se trouvait alors en Guyane – le Français Jean Godin des Odonais –, qu’elle n’avait pas vue depuis vingt ans. L’expédition s’est perdue, les crues, les fièvres, les sauvages, les fauves ont décimé tous les voyageurs. Tous, sauf Dona Isabel, qui, seule dans la forêt amazonienne, a marché pendant près de deux semaines avant d’arriver à demi morte à la mission chrétienne d’Andoas.
À l’autre bout du monde, ou presque, dans un salon parisien, le savant Charles de la Condamine, bien que très âgé, s’étonne que cette femme, qu’il a bien connue dans le temps, ait pu survivre. Il ne croit pas en la force de l’amour qui lui aurait permis d’accomplir cet étonnant et émouvant exploit. Il décide d’entreprendre un dernier voyage et une dernière enquête.
Séléné, fille de Cléopâtre.
Quand Françoise Chandernagor s’empare de la vie méconnue de Séléné, la fille de Cléopâtre et la dernière des Ptolémées, on ne craint pas de s’ennuyer, même si l’on est féru d’Histoire. On peut donc se lancer dans le premier tome de sa nouvelle trilogie « la Reine oubliée », qui a pour titre « les Enfants d’Alexandrie » (4).
Sur fond de la « Très-Brillante », Alexandrie, on redécouvre le destin tragique des enfants nés des amours de Marc-Antoine et de Cléopâtre, les jumeaux Hélios et Séléné, ainsi que Ptolémée, qui ont grandi dans l’or et la pourpre et dans l’ombre de leur aîné Césarion, le fils de César. Jusqu’aux cinglantes défaites infligées par Octave.
Séléné avait dix ans lors de la prise d’Alexandrie et du suicide de ses parents Antoine et Cléopâtre. Seule survivante, elle s’acharnera à défendre la mémoire de sa lignée et à venger ses frères.
Le destin de l’Écosse
Fascinée par son héritage celtique, Robyn Young, l’auteur de « L’Ame du Temple », inaugure avec « Insurrection » (5) une nouvelle trilogie intitulée « les Maîtres d’Écosse ». Elle raconte l’éveil au monde de Robert Bruce, futur Robert 1er d’Écosse.
On est en 1286 et le pays, après la mort de son souverain parti sans héritier, est prêt de se déchirer. Il y a d’une part l’affrontement de deux familles de la noblesse et d’autre part les prétentions d’Edouard Ier, le roi d’Angleterre, qui, appelé en médiateur, a pour ambition de conquérir l’Écosse, même au prix d’une guerre sans merci. C’était sans compter un jeune écuyer, Robert Bruce, qui va oser s’élever contre le plan de conquête anglais inspiré d’une ancienne prophétie de l’époque du roi Arthur.
(1) Calmann-Lévy, 650 p., 22,50 euros.
(2) Éditions du Rocher, 510 p., 23,90 euros.
(3) Robert Laffont, 347 p., 21 euros.
(4) Albin Michel, 391 p., 22 euros.
(5) Fleuve Noir, 733 p., 21,90 euros.
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