Ce « Bourgeois » va marquer l’histoire de la plus fameuse troupe de France. Pas de doute. Les baby-boomers ont connu Maître Louis Seigner dans leur adolescence, le bouleversant Roland Bertin dans leur jeune maturité, et, il y a vingt ans, le merveilleux Michel Robin. Aujourd’hui, Christian Hecq endosse le rôle-titre, signant lui-même, avec sa très audacieuse complice Valérie Lesort, la mise en scène. Leur entente est totale, toujours dans un double mouvement : la fidélité profonde et la malice. Jusqu’au rire, sinon la rigolade. Ils aiment faire appel à la magie, aux moments fantastiques ou poétiques. Ils ont signé « 20 000 lieues sous les mers » au Vieux-Colombier, « la Mouche » aux Bouffes du Nord, et des ouvrages lyriques. Ils y vont fort.
On ne se lasse pas de retrouver la comédie-ballet de Molière. Oubliés les instruments baroques de Lully, mais pas sa musique. Elle est transposée par Mich Ochowiak et Ivica Bogdanic, ici à l’accordéon et aux percussions. Trombone, tuba, trompette, hélicon donnent une couleur éclatante et balkanique aux airs que l’on reconnaît. Les Balkans, oui, mais aussi la Belgique, en un carnaval très coloré et dans le chagrin profond d’un Jourdain qui sombre dans la mélancolie, comme une marotte oubliée.
Car, et c’est ce qui touche singulièrement, ce Monsieur Jourdain est un homme qui veut sincèrement apprendre. Ce n’est pas par prétention. C’est par désir de savoir qu’il engage des maîtres. Ils sont interprétés par de très fortes personnalités. Nicolas Lormeau pour la musique, Gaël Kamilindi la danse, Jean Chevalier les armes, Guillaume Gallienne pour la philosophie. Autant de moments exceptionnels et d’une cocasserie irrésistible.
C’est Molière qui est irrésistible. On a beau connaître les scènes et leur enchaînement par cœur, on est subjugué par l’art des répliques, des suspens, bref par le génie. Une distribution idéale, avec entre autres Véronique Vella, Sylvia Bergé, Françoise Gillard, Laurent Stocker. Et Christian Hecq, avec ses dons, sa générosité, son intelligence des mots, du jeu, son sens de la clownerie comme de la détresse. Tout est magistral. Et il y a des marionnettes ? Mais oui. Et de la magie ! (Comédie-Française, à 20 heures, jusqu’au 25 juillet, comedie-francaise.fr).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série