* Dans la pièce de Laurent Mauvignier, il y a beaucoup de mystère et d’obscures menaces. Il y a des cris et des moments aussi feutrés qu’angoissants. Il y a des silhouettes qui se dérobent. Il y a des vivants et des morts qui conversent et parfois s’engueulent violemment. Des êtres qui se mentent, qui taisent leurs sentiments, leurs pensées. Qui ne savent pas eux-mêmes ce qu’ils pensent vraiment. « Tout mon amour » commence après l’enterrement du père. Il y a là son fils, Philippe Torreton, remarquable, sa belle-fille, Anne Brochet, singulière, aiguë. Laurent Mauvignier ne les désigne que comme « le père », « la mère ». On comprend qu’il y a un fils, qui n’est pas là. On le verra plus tard, c’est Romain Fauroux. Une jeune fille vient sonner à la porte, c’est Ambre Febvre. Ajoutons Jean-François Lapalus : le grand-père ! Car oui, il revient. Un drame autrefois, la disparition d’une petite fille, a détruit la cellule familiale. Dans un décor sobre et malin de Pierre Nouvel se joue le drame aux allures de thriller. Le poste télé et le téléphone indiquent que l’on est dans les années 1970. Mais cela pourrait se jouer aujourd’hui. Arnaud Meunier signe une mise en scène fluide et évanescente, s’appuyant sur un groupe d’excellents interprètes qui disent le chagrin, la colère, la douleur dans une atmosphère énigmatique et très émouvante. (Théâtre du Rond-Point, jusqu’au 5 juin, durée 1 h 30, theatredurondpoint.fr. Les 9 et 10 juin, Scène nationale de Foix et de l’Ariège)
* Autre ton avec « Folie », fantaisie nourrie d’absurde, de musique et de rire, mise en scène par Jean-Michel Ribes, qui a réuni des textes de son ami, le très regretté Roland Topor et des textes de lui-même. Reinhardt Wagner a mis en musique l’ensemble et notamment des chansons de toutes les couleurs, comme le sont les très jolis costumes de Juliette Chanaud. Au piano, Laurent Desmurs accompagne l’entrain des talentueux Axel Blind, aux allures sérieuses et cocasses, Héloïse Wagner, belle comme un soleil et qui joue et chante à ravir, comme sa délicieuse complice aux dons multiples, dans un personnage coquin et délié, Alexie Ribes. On rit beaucoup ! (Théâtre de Poche-Montparnasse, jusqu’en juillet, durée 1 h 15, theatredepoche-montparnasse.com)
* Dans ce même Poche-Montparnasse, les représentations des « Chaises », avec Catherine Salviat et Jean-Paul Farré, version très tonique de Ionesco par Stéphanie Tesson, sont prolongées jusqu’au 28 juin, et celles de « Montaigne » jusqu’au 1er juillet.
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