CINEMA - Le festival de Cannes

Le cinéma vainqueur

Publié le 25/05/2011
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Crédit photo : AFP

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Crédit photo : AFP

TERRENCE MALICK n’est pas venu recevoir la palme, il est maladivement timide, dit-on, mais l’important est son film, «The Tree of Life », couronné en tête d’un habile palmarès qui réunit un échantillon du meilleur du cinéma. Même si le film a ses détracteurs, sur le fond des réponses métaphysiques et cosmologiques qu’il peut induire, nul ne peut contester qu’il s’agit de vrai, de grand cinéma. Et tout le monde peut en juger puisque « The Tree of Life » est déjà sur les écrans français. Tout comme « l’Enfant au vélo », opus sans surprise mais émouvant des frères Jean-Luc et Pierre Dardenne, avec une rayonnante Cécile de France. Le grand prix lui a été attribué, ex aequo avec « Il était une fois en Anatolie », impressionnante et subtile réalisation du Turc Nuri Bilge Ceylan, dont la date de sortie n’est pas encore fixée.

« Les décisions ont été difficile à prendre », a souligné le président du jury Robert de Niro. « Il fallait bien faire des choix » et, a-t-il ajouté lors de la conférence de presse suivant la remise des prix, « cela n’enlève rien aux films qui n’ont rien eu. Michel Piccoli a été remarquable dans « Habemus Papam ». Nanni Moretti est un réalisateur exceptionnel. » Le jury a eu l’intelligence de ne pas ignorer « Melancholia », le film de Lars von Trier, déclaré persona non grata après ses propos inacceptables (qu’il ne pensait pas, a répété Thierry Frémaux, le délégué général) sur les nazis, et de le récompenser à travers un prix d’interprétation mérité pour Kirsten Dunst (sortie prévue le 10 août). « Il y a peu de rôles féminins qui vous montrent à la fois folle, vulnérable, étrange et (où l’on vous dit) fais ce que tu veux, a commenté cette dernière. Mais cette liberté, parfois très effrayante, donne aussi une forme de courage que j’ai emportée ensuite avec moi sur d’autres projets. »

Pour le prix d’interprétation masculine, c’est le travail muet mais très expressif de Jean Dujardin dans « The Artist » qui a été distingué et, par conséquent, la réussite du pari audacieux de Michel Hazanavicius (à partir du 19 octobre). Il fallait « du culot ,à l’heure d’"Avatar" pour revenir à Méliès », a résumé le lauréat.

Le prix de la mise en scène est allé au Danois Nicolas Winding Refn pour son film noir hollywoodien d’une rare maîtrise, « Drive », porté également par l’interprétation de Ryan Gosling (sortie le 5 octobre).

La benjamine de la sélection, Maïwenn, dont le film « Polisse », sur le travail de la brigade des moeurs, est également très maîtrisé, qu’il s’agisse du scénario ou de la direction d’une pléïade d’acteurs, a reçu le prix du jury (19 octobre). Enfin, le prix du scénario a distingué l’Israélien Joseph Cedar pour « Footnote », sur la rivalité d’un père et de son fils, tous deux chercheurs universitaires étudiant le Talmud (7 décembre).

« Nous avons passé deux semaines merveilleuses avec de grands films », a assuré la Norvégienne Linn Ullmann, membre du jury. De l’avis général, la 64e édition du festival de Cannes a été un particulièrement bon cru.

RENEE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8970