QUAND David Lindsay-Abaire était étudiant au cours Julliard, l’un de ses professeurs prescrivait : « Écrivez sur ce que vous redoutez le plus. » Devenu auteur de théâtre, Lindsay-Abaire a compris le conseil lorsqu’il est devenu père. Et il a écrit « Rabbit Hole », sur un couple dont l’enfant meurt accidentellement, qui lui a valu le prix Pulitzer 2007. John Cameron Mitchell, auteur de films décalés plutôt comiques (« Hedwig and the Angry Inch », « Shorbus »), a lui perdu un petit frère quand il avait 14 ans. Mais ce qui lui a donné envie d’accepter de réaliser « Rabbit Hole », c’était l’idée de pouvoir y « insuffler un "je-ne-sais-quoi" de fantaisie ».
Et c’est bien le cas. Malgré son sujet très pesant, le film n’est pas lourd, ni ses personnages pathétiques. « Ce qui, pour moi, rend cette histoire universelle, dit encore le cinéaste, c’est l’humour, omniprésent même si c’est de l’humour noir. »
On saisit le couple Becca-Howie (Nicole Kidman et Aaron Eckart) huit mois après la mort de son petit garçon de 4 ans. Chacun fait comme il peut pour surmonter – ou pas – la douleur. Chacun cherche, à sa manière, une solution pour continuer à vivre. Pour Beckie, cela passe, curieusement, par un rapprochement avec le jeune homme responsable de l’accident.
Nicole Kidman interprète le personnage avec une rare subtilité. Nul besoin de longs dialogues explicatifs, mais les gestes automatiques, les regards vagues, le corps figé, qui vont se modifier peu à peu. Comme beaucoup l’ont dit, cela faisait un moment que l’actrice n’avait pas eu l’occasion de montrer ainsi l’ampleur de son talent. Dianne Wiest, dans le rôle de la mère qui, elle aussi, fait ce qu’elle peut, souvent avec maladresse, est également à applaudir, de même que le jeune Miles Teller. Et Aaron Eckart ne démérite pas.
Il faut y insister. « Rabbit Hole » n’est pas un film triste. On est ému, on compatit mais aussi, souvent, on sourit, et on en sortirait presque réconforté.
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