Ce n’est pas la première fois en France que « Festen », le film du Danois Thomas Vinterberg, prix du jury au Festival de Cannes 1998, est porté à la scène. D’ailleurs, Cyril Teste, qui le met en scène, s’appuie sur l’adaptation que Daniel Benoin avait conçue d’après celle de Bo Hr. Hansen.
« Daniel Benoin l’avait mis en scène en 2003. Il signait l’imposante scénographie et les lumières. Le public était installé de part et d’autre, impliqué. On avait pu voir le spectacle au Rond-Point avec Jean-Pierre Cassel dans le rôle du père odieux. Déjà, Benoin utilisait une caméra, clin d’œil au cinéma et au Dogme 95, puisque « Festen » en est le premier exemple.
Cyril Teste, lui, a toujours lié le cinéma et le théâtre. Son dernier grand spectacle, « Nobody », texte de l’Allemand Falk Richter, plongée dans l’univers du travail, s’appuyait sur un principe de jeu théâtral et de tournage cinématographique. Pour « Festen », la scénographie de Valérie Grall reprend l’espace de la maison luxueuse de Helge Klingenfeldt, qui fête ce jour-là ses 60 ans. Un vaste espace solennel et froid qui dégagera parfois les espaces : chambre et baignoire, cuisine au loin, et, dans un coin, un piano droit, avec, au-dessus, la copie d’un tableau très important dans la représentation, « Orphée ramenant Eurydice des enfers », de Corot.
De l’ouverture à la fermeture de ce huis clos terrible, l’une des caméras s’enfonce dans cette image. Comme toutes les autres parties filmées, les projections sont diffusées sur un grand écran central. Cyril Teste, qui travaille avec ses comédiens habituels, ceux du collectif MxM, a fait appel aussi à un cuisinier pour le repas, à un parfumeur pour diffuser des odeurs. Dans le grand espace des Ateliers Berthier, on mentirait si l’on disait que l'on ressent partout ces effluves… On devine le sous-bois, on distingue le feu de bois, mais le parfum de la morte, qui revient comme un fantôme grâce aux parties filmées d’avance, on ne l’a pas senti…
Reste donc l’action avec Christian, l’un des fils de Helge, qui vit à Paris et dont la sœur jumelle s’est suicidée un an auparavant. À table, prenant la parole, il dénonce les abus que son père a exercés sur lui et sa sœur lorsqu’ils étaient petits enfants, il l’accuse d’avoir tué sa sœur… Le repas se poursuit, la fête continue. Quelque chose de très difficile à comprendre. Passons sur les différentes crises qui explosent à la suite de cette atroce révélation. C’est bien joué. En particulier la partition difficile de Christian tenue par Mathias Labelle.
Ateliers Berthier de l’Odéon, jusqu’au 21 décembre. À 20 heures du mardi au samedi, à 15 heures le dimanche. Durée 1 h 50. Tél. 01.44.85.40.40, www.theatre-odeon.eu
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