LIVRES - Romans historiques

Le passé recomposé

Publié le 27/05/2013
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SE REVENDIQUANT comme une « raconteuse d’histoires » et non une historienne, Mireille Calmel s’est acquis une très vaste cour de lecteurs inconditionnels. Faisant suite aux deux tomes du cycle « Aliénor » et s’appuyant toujours sur une abondante documentation, tout en laissant parler la légende, elle inaugure, avec « l’Ombre de Saladin » un nouveau cycle médiéval et féerique, qui raconte la croisade menée en Orient par « Richard Cœur de Lion » (1), le fils d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine. À ses côtés, Loanna de Grimwald, la dernière des grandes prêtresses d’Avalon, et Aloïn Rudel, sa maîtresse en titre. Un deuxième tome est attendu.

L’Orient et les croisades sont aussi à l’affiche haute en couleurs de « Stupeur du monde » (2). Stupor Mundi était le surnom donné par ses contemporains à l’héritier du Saint-Empire romain germanique et du royaume normand de Sicile, Frédéric de Hohenstaufen. Michel Subiela (qui a écrit et réalisé une trentaine de films pour la télévision) nous ramène au début du XIIsiècle pour raconter, par la voix de Yamina, l’héritière du plus raffiné bordel de Palerme, le fabuleux destin d’un enfant qui, par sa seule volonté, a reconquis son empire, qui est parti en croisade bien qu’excommunié par le pape et a repris Jérusalem sans verser de sang et qui a autant aimé les femmes que les sciences.

La démesure encore est au cœur du nouveau livre d’Alexandra Lapierre, qui s’est donné pour tâche de ressusciter les figures de grandes dames oubliées par l’Histoire (Fanny Stevenson, Artemisia, etc.). « Je te vois reine des quatre parties du monde » (3) est l’épopée d’Isabel Barreto, qui, en 1595, a monté une expédition de quatre galions pour découvrir l’Australie et qui, après avoir parcouru près de la moitié du globe sur une route maritime qui n’avait jamais été explorée, est parvenue jusqu’en Asie. Elle a traversé des épreuves innommables, elle a aimé passionnément deux hommes et les a perdus, elle est restée à ce jour la seule femme amirale de l’Armada espagnole.

Dynasties et révolutions.

Vladimir Fédorovski, sans conteste l’écrivain d’origine russe le plus édité en France, n’y va pas par quatre chemins ! Dans « le Roman des Tsars » (4), il résume rien moins que 400 ans de la dynastie des Romanov, depuis Ivan IV le Terrible. Assassinats, intrigues, sacrifices soudains et répressions féroces, foi en Dieu, rêves de grandeur, passions, fuites en avant se succèdent, mais l’auteur va plus loin, d’une part en s’appuyant sur les nouvelles techniques scientifiques pour proposer des clés concernant certaines énigmes et, d’autre part, en expliquant pourquoi, aujourd’hui, Vladimir Poutine se présente comme la réincarnation du premier des Romanov.

Après la parenthèse, oh combien poignante, de « Louis, pas à pas », où il témoignait, avec sa femme Gersende, de leur combat contre l’autisme dont souffre leur fils, Francis Perrin, grand homme de théâtre et auteur inspiré, brosse le portrait de « l’Enfant terrible de la Révolution » (5), Charles Hyppolite de La Bussière. Alors qu’il s’était fait engager au Comité de salut public pour se soustraire aux dangers de la Révolution, il n’hésita pas, en découvrant l’horreur des exécutions de masse, à faire disparaître des dossiers les pièces d’accusation, sauvant ainsi de la guillotine plus de 1 100 condamnés. Il termina sa vie dans l’asile de fous de Charenton.

Très souvent couronné pour ses romans historiques, Michel Peyramaure retrace, dans « les Folies de la duchesse d’Abrantès » (6), le destin de Laure Permont, épouse du général Junot, gouverneur de Paris. Celle que Bonaparte surnommait affectueusement « Mamzelle Loulou » et qui est devenue pour Napoléon sa « petite peste ». Il ne pouvait lui résister, bien qu’elle accumule les extravagances et les provocations, dont une liaison tumultueuse avec le comte de Metternich, ambassadeur d’Autriche à Paris. Après la chute de l’Empire, elle a continué de régner en réunissant dans son salon les meilleurs esprits des nouveaux temps.

(1) XO éditions, 413 p., 19,90 euros.

(2) Pygmalion, 506 p., 21,90 euros.

(3) Flammarion, 567 p., 21,90 euros.

(4) Éditions du Rocher, 282 p. + 1 cahier coul., 21,20 euros.

(5) Plon, 266 p., 19 euros.

(6) Calmann-Lévy, 343 p., 20,50 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9245