Le 9 décembre 1964, John Coltrane et son quartet « classique » – McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (contrebasse) et Elvin Jones (batterie) – s’installaient dans les studios de l’ingénieur du son Rudy van Gelder pour enregistrer « A Love Supreme ». Cette suite en quatre mouvements allait devenir légendaire dans le jazz, voire au-delà, et dans la carrière du saxophoniste ténor et soprano. Un disque vinyle devait voir le jour en 1965 et fut la seule version autorisée par l’emblématique jazzman.
À l’occasion du 50e anniversaire de la parution de l’album, Impulse (Universal) publie une édition de luxe, « A Love Supreme/The Complete Masters », comprenant, outre l’édition originale, certains titres qui figuraient déjà sur une parution précédente sortie en 2002 et la seule version « live » officielle d’un concert donné le 26 juillet 1965 au festival de jazz d’Antibes/Juan-les-Pins. Neuf morceaux inédits complètent le coffret de trois CD, dont le livret est dû à la plume du critique américain Ashley Kahn.
Sur ces plages (beaucoup de prises alternatives et de faux départs), deux valent vraiment l’écoute : il s’agit de deux versions d’« Acknowledgement » (le premier mouvement), dans lesquelles figurent un autre saxophoniste-ténor, Archie Shepp, déjà acteur du free-jazz, et un second bassiste, Art Davis. Ou la rencontre entre un Coltrane totalement impliqué dans son chef-d’œuvre mystique et un Shepp accrocheur, mordant, rauque, brut de son, parfois déchirant et déchiré. Un ravissement pour les collectionneurs.
Moments de légende
Fin des années 1970-début 1980, Peter Erskine fut le batteur de ce que beaucoup considèrent comme l’apogée musical de l’emblématique groupe de jazz-rock/fusion Weather Report. Durant cette époque, lui-même et l’ingénieur du son Brian Risner affectionnaient d’enregistrer les concerts en direct de la formation. Des bandes qui sont restées inédites jusqu’à la parution de « Weather Report – The Legendary Live Tapes : 1978-1981 » (Columbia Legacy/Sony Music). Coproduits par le batteur et Tony Zawinul, fils de Joe Zawinul (claviers), l’un des cofondateurs du groupe avec Wayne Shorter (saxes), ces enregistrements permettent de retrouver le quartet classique avec le talentueux et mythique Jaco Pastorius (basse) et parfois Robert Thomas Jr. (percussions), lors de concerts donnés au Japon, aux États-Unis, en Angleterre et au Danemark. Des moments musicaux de légende d’un groupe pionnier, alors au sommet de son art collectif, de sa créativité et de son inventivité.
Pianiste, chef d’orchestre et compositeur dans les années 1950, Joe Castro (1927-2009) n’a pas connu réellement la vie d’un jazzman financièrement aux abois, car, lors d’une tournée à Hawaï, il rencontre Doris Duke, la femme la plus riche du monde, qui va devenir sa muse et son épouse. C’est elle qui financera la création de son label, Clover Records, dont il gardera la propriété après leur séparation. Aujourd’hui, vient de paraître « Lush Life – A Musical Journey » (Sunnyside/Naïve), un coffret de 6 CD avec des éléments réunis par le producteur français Daniel Richard, qui retrace la carrière musicale du pianiste/leader d’origine mexicaine entre 1954 et 1966. Une période durant laquelle il côtoie des personnages légendaires, comme Stan Getz, Zoot Sims, Chico Hamilton, Teddy Edwards (surtout dans le disque 6), Lucky Thomson, Paul Motian, Billy Higgins ou encore Oscar Pettiford et autres figures de la West Coast, comme Conte Candoli et Frank Rosolino. Un très intéressant pianiste de second plan, à remettre absolument en lumière pour sa contribution au jazz moderne.
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