Adolf Busch (1891-1952) reste une des figures les plus légendaires de la vie musicale du siècle dernier. Né au cœur d’une Allemagne encore en paix, il avait réussi en tant que violoniste à se hisser à première place et avait créé un quatuor à cordes qui diffusait dans les meilleures conditions la musique romantique et même moderne (il défendit notamment les œuvres de Reger et de Busoni). Mais quand le ciel de l’Allemagne puis celui de l’Europe s’assombrirent, il refusa de plier le genou devant le pouvoir, qui voyait en lui l’aryen emblématique et un sujet idéal de propagande. Ce fut l’exil en Suisse puis en Amérique. Il n’y fut pas heureux mais laissa une trace profonde en créant avec son beau-frère, le pianiste Rudolf Serkin, juif exilé, le célèbre festival de Malboro, dans le Vermont, qui plantait dans le sol américain les graines de la vieille Europe. Son frère Hermann fit partie du quatuor en exil et le chef d’orchestre Fritz Busch fut de la fondation du festival de Glyndebourne. André Tubeuf raconte cette saga familiale dans « Adolf Busch, le premier des justes » (Actes Sud, 169 p., 18 euros).
Il reste des témoignages auditifs de cette époque et, bien qu’Adolf Busch, contemporain de l’invention du 78 tours, se soit fait voler la place qui lui revenait par des artistes plus américains et plus vendeurs, il enregistra l’essentiel du répertoire chambriste avec le Quatuor Busch, plusieurs fois reformé au gré des voyages et des exils. Et aussi avec l’ensemble orchestral, qui permettait en géométrie variable à ces musiciens de faire découvrir au public de l’époque la musique de Jean Sébastien Bach. Ces enregistrements, CD d’imports japonais ou de la formidable collection « Références » d’EMI, étaient devenus introuvables. C’est donc un trésor que constitue le coffret que publie Warner et qui sera pour les amateurs de musique de chambre la plus belle aubaine de l’année : la réédition en 16 CD de tout ce qu’ont enregistré ces prodigieux musiciens entre 1928 et 1949. Des références absolues pour Bach, Schubert, Brahms et Beethoven, avec en prime quelques inédits sur CD. Leurs interprétations sont d’une noblesse de style, d’une beauté sonore, d’une intransigeance vis-à-vis du texte qui en font des références pour l’éternité (« Adolf Busch & Quatuor Busch : The Complete Warner Recordings », 1 coffret de 16 CD).
Un nouveau quatuor
Le violoniste Renaud Capuçon a toujours considéré Adolf Busch comme un de ses modèles. Il a préfacé le livre d’André Tubeuf et créé un quatuor qui porte son nom et qui vient d’entamer une série de concerts, tournée qui passera par Paris ce mardi* dans le cadre de la Biennale de quatuors à cordes qui a lieu à la Philharmonie (Cité de la musique) jusqu’au 24 janvier. Au programme, Beethoven (Quatuor n° 14) et Brahms (Quintette pour piano et cordes op. 34). Avec lui, Guillaume Chilemme, violon, Adrien La Marca, alto, Edgar Moreau, violoncelle et Nicholas Angelich, piano, tous compagnons de musique au festival de Deauville, dont ils constituent le noyau fondateur. Ce concert coïncide avec la sortie du dernier enregistrement de Renaud Capuçon pour Warner, avec l’Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi. Il y interprète trois piliers du répertoire : la « Symphonie espagnole » d’Édouard Lalo, les « Airs bohémiens » de Pablo de Sarasate et le « Concerto n°1 » de Max Bruch (1 CD Warner Classics). France Musique lui consacre une journée spéciale le 27 janvier.
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