Parfois c’est la mort qui donne vie à la création. « Hosanna » (1) est le troisième (et certainement le dernier) roman posthume de Jacques Chessex, l’auteur, entre autres, de « l’Ogre », prix Goncourt 1973. Il s’agit d’un texte court, terminé et corrigé avant sa mort en 2009. Le narrateur, un écrivain d’un certain âge, assiste à l’enterrement d’un voisin qu’il ne connaissait pas plus que cela, mort de sa belle mort à un âge très avancé. Le temps de la cérémonie, une foule d’émotions le saisit, des souvenirs aussi, comme autant d’images fulgurantes qui font le tour d’une vie.
Un fait-divers par trois fois répété à quelques jours de distance, la mort de trois personnes qui se sont jetées sur les voies du RER, est à l’origine d’un autre texte bref, signé Éric Fottorino (« Korsakov », « Baisers de cinéma », « L’Homme qui m’aimait tout bas »), « Suite à un accident grave de voyageur » (2). Il s’interroge, et nous interroge, à propos de l’annonce transmise par les haut-parleurs, qui cache un suicide mais dont personne ne parle, chacun s’inquiétant moins des victimes que du retard qu’occasionne ce geste de désespoir.
La mort est aussi omniprésente dans le cinquième recueil de poésie de Michel Houellebecq – prix Goncourt pour son dernier roman, « la Carte et le territoire », en 2010. « Configuration du dernier rivage » (3) est composé d’une centaine de poèmes, rimés ou non, certains très anciens mais qui n’avaient jusque-là pas trouvé de place, d’autres récents, qui se distinguent par leur dépouillement.
(1) Grasset, 119 p., 12,90 euros.
(2) Gallimard, 63 p., 8,20 euros.
(3) Flammarion, 96 p., 15 euros.
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