L’ENTREPRISE, déjà sujet de son premier roman (« Virage dangereux », L’Harmattan), Marc Masse la connaît bien, fort de son expérience de négociateur de grands contrats dans le monde entier. Cette fois, il met en scène un personnage qui est, malheureusement, une des vedettes des temps économiques modernes, un liquidateur, spécialiste des restructurations. Surnommé, au choix, « le boucher », « le sauvage » ou « le coupeur de tête », ce mercenaire est chargé du « sale boulot ». En gros, c’est lui qui décide qui sera sacrifié sur l’autel de la rentabilité. Et cela, bien sûr, sans états d’âme. Mais, pour être négatif et faire froid dans le dos, cet antihéros a une faille que lui rappelle un inconnu au téléphone, une soirée arrosée survenue dix ans auparavant, après laquelle il s’est réveillé en ne se souvenant de rien.
C’est le ressort de ce roman policier qui organise subtilement un suspense dans une intrigue à tiroirs mettant en scène le rachat éventuel par un groupe puissant d’une entreprise familiale détentrice d’un procédé technologique novateur. Un thème a priori peu excitant mais qui le devient avec la découverte des coulisses d’une fusion-acquisition, une question de brevet et quelques retournements de situation. On entre, en outre, dans la psychologie intime d’un personnage haïssable qu’on finirait presque par plaindre.
On n’en dira pas plus, pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur, qu’il soit lui-même ou non au fait des grandes et petites manœuvres industrielles. Un livre noir pour un travail qui l’est de plus en plus.
L’Harmattan, 236 p., 23,50 euros.
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