LES COUCOUS ne sont pas les seuls oiseaux à squatter le nid des autres. Il en est aussi qui, lorsque leurs propriétaires sont en villégiature, occupent les maisons et les lits de leurs hôtes puis s’en vont ailleurs, sans rien emporter. C’est ce qui a amené le lieutenant Taïbo à se rendre dans la somptueuse villa du très riche Gustavo Izarra, et à rencontrer son épouse. Vida lui apprend que leur fille Paloma s’est enfuie avec Adolfo, le jardinier. Se peut-il que les jeunes gens soient revenus dans la maison ? Pour les retrouver, Taïbo accompagne Vida vers Irigoy, d’où vient Adolfo et qui est aussi le village natal de Vida.
L’intrigue s’arrête là, car le sel du roman est ailleurs ; dans l’onirisme de Véronique Ovaldé, qui nous amène une nouvelle fois (après le très apprécié « Ce que je sais de Vera Candida ») quelque part en Amérique du Sud, à la fin des années 1990, et n’hésite pas à faire intervenir un fantôme, mais également dans les couleurs et les senteurs évoquées, les bruissements et les descriptions entre exubérance et pudeur.
Une succession de saynètes.
Aux antipodes de l’échelle sociale, Taïbo et Vida partagent la même mélancolie. Lui, souffre encore du départ de sa femme dix ans auparavant, elle, d’être habitée par un chagrin tenace en n’ayant aucune raison de se plaindre, mal à l’aise sans se l’avouer dans le luxe austère et la vacuité de son quotidien de femme potiche. La quête de sa fille, un périple d’à peine 50 kilomètres, la ramène à ses origines, la « ville des chiens », un territoire de violence et de non-droit. Elle s’y trouvera elle-même.
Il est difficile de caractériser « Des vies d’oiseaux » : ni conte, ni roman policier ou social, ni simple roman d’amour, bien que l’amour semble la clé de la liberté, de la vie tout simplement – ce que les jeunes Paloma et Adolfo ont compris, ou senti, avant leurs parents.
Le roman est construit en une série de courts chapitres qui sont autant de saynètes dont les titres offrent en soi une autre lecture elliptique. On a déjà parlé d’univers ovaldien, ce n’est pas pour rien.
Éditions de l’Olivier, 236 p., 19 euros.
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