Depuis son engagement dans la marine à 17 ans (il en a maintenant 55), qui lui a fait découvrir la Méditerranée et le Pacifique et qui sera suivi de longs voyages en Europe, et jusqu’à son installation dans le Vercors, Hubert Mingarelli suit un parcours très personnel. Ses thèmes sont récurrents, qui parlent d’errance, de solitude, mais aussi d’amitié, de disparition. Il a reçu le prix Médicis en 2003 pour « Quatre soldats ».
Les personnages du recueil « la Lettre de Buenos Aires » sont des anonymes, arrêtés à un moment de leur vagabondage. Le dernier parfois. Des hommes qui ont vécu, qui ont vu des choses mais qui souvent sont brisés, remplis de regrets. L’auteur a beaucoup de compassion pour eux. Pour un homme qui vit seul au bord de la mer et qui a pour seule compagnie une souris mélancolique ; pour deux amis qui regardent couler l’eau sous un pont sans se douter que leur destin est en train de changer ; ou bien c’est un bateau qui accoste à Port-au-Prince, mais personne ne pourra descendre à quai.
Dans la nouvelle qui donne son titre au livre, l’homme a débarqué la veille après avoir passé des années en Argentine, et, sur les quais, il s’écroule. Un garçon s’approche pour lui porter secours et l’homme, qui sent l’urine et la saleté, lui parle comme s’il était son fils, lui disant la lettre qu’il n’a jamais envoyé à son enfant. « Je voulais partir et voir des choses et devenir un homme avant de m’occuper de toi (...) Et voilà ce que je suis devenu. »
Buchet-Chastel, 181 p., 15 euros.
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