LIVRES - Le polar nordique en vitrine

Les maîtres de la peur blanche

Publié le 21/01/2013
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TRADUIT du norvégien, « Opération Fritham » (1) est le deuxième volume (après « le Sixième Homme ») de la série dédiée au Svalbard, l’archipel le plus au nord de la Norvège, par Monica Kristensen, docteur es glaciologie et scientifique réputée, désormais écrivain. Le commissaire Knut Fjeld enquête sur la disparition, assortie d’une série de meurtres, d’une icône de grande valeur découverte par deux frères norvégiens engagés volontaires dans l’armée allemande, et tente, soixante ans plus tard, d’empêcher nouveaux assassinats parmi les vétérans de l’Arctique, anglais et allemands, qui se sont réunis au Spitzberg...

C’est sous son pseudonyme d’Amanda Lind que la romancière suédoise Johanna Nilsson, primée pour ses drames psychologiques, donne une suite à « l’Évangile selon Francy », avec un nouveau polar encore plus déjanté, « le Testament de Francy » (2). Où cette héroïne pour le moins décalée, qui s’est hissée à la tête de l’organisation mafieuse la plus puissante de Stockholm, doit affronter son père, tout juste sorti de prison et qui veut reprendre sa place de chef, son fils qui se révolte et un cancer du sein...

Navigateur émérite, professeur de littérature française à l’université suédoise de Lund, romancier – il a reçu entre autres prix le Médicis étranger 1999 pour « le Capitaine et les rêves » –, Björn Larsson signe, avec « les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers » (3), ce qu’il appelle un « genre de roman policier ». La pendaison – suicide ou meurtre ? – d’un poète vivant à bord d’un bateau de pêche est le prétexte d’une enquête policière et d’une brillante satire du monde éditorial continuellement à la recherche du prochain succès.

De Suède encore reviennent Mari Jungstedt et le détective Anders Knutas (« le Cercle intérieur »), qui enquête, dans « le Dandy mourant » (4), sur le vol impossible, au musée de Stockholm, de la célèbre peinture éponyme et sur le meurtre d’un galeriste et mécène, réputé pour son penchant pour les jeunes hommes, alors qu’il organisait un vernissage pour présenter un jeune artiste lituanien branché.

Islande et Danemark.

De la Suède à l’Islande il n’y a qu’un pas, et « Je sais qui tu es » (5), le roman qui a fait d’Yrsa Sigurdardottir, le premier auteur de thrillers islandais. L’angoisse naît de la rencontre de deux histoires : celle d’un couple qui, avec une amie, a entrepris de rénover une maison abandonnée dans un village isolé, tandis que, de l’autre côté du fjord, un psychiatre obsédé par la disparition mystérieuse de son fils, trois ans auparavant, enquête sur le suicide d’une femme âgée.

Également très apprécié en Islande, Arni Thorarinsson confie l’enquête menée dans « l’Ange du matin » (6), après la disparition d’une petite fille, à un journaliste, ennemi juré du commissaire de police. Son flair va le conduire sur deux pistes très éloignées : le meurtre d’une postière sourde et sans le sou à Akureyri, et les affaires florissantes d’un financier de Reykjavik. L’occasion pour l’auteur de brosser un portrait désabusé de son pays, de la corruption des âmes et de l’innocence perdue.

Attention, best-seller international : « Délivrance » (7), qui paraît aujourd’hui en France, est la troisième enquête du « Département V » (après « Miséricorde » et « Profanation ») sur les onze prévues par le Danois Jussi Adler-Olsen. Une série récompensée par les prix scandinaves les plus prestigieux et en cours de traduction dans 34 pays. Construit autour de la disparition, quinze ans plus tôt et jamais signalée, de deux enfants, cette enquête repose non seulement sur le travail du responsable des affaires classées et de son équipe mais sur la personnalité invraisemblable de ces policiers hors du commun. Une surprise et un régal.

(1) Gaïa Éditions, 296 p., 21 euros.

(2) Les Escales, 345 p., 22,50 euros.

(3) Grasset, 487 p., 22 euros.

(4) Éditions du Rocher, 314 p., 24 euros.

(5) Anne Carrière, 372 p., 22 euros.

(6) Métailié, 310 p., 20 euros.

(7) Albin Michel, 665 p., 22,90 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9211