SCÉNARISTE, notamment de Matteo Garrone (« Gomorra »), qui a produit le film, Gianni Di Gregorio sait de quoi il parle. « Fils unique, j’ai été contraint pendant de longues années à me mesurer seul (ma femme et mes filles s’étant volatilisées par instinct de survie) à ma mère, veuve, un personnage à la forte personnalité dans son monde », explique-t-il. Et il pousse l’abnégation - le masochisme, à moins qu’il ne s’agisse d’un exorcisme - jusqu’à jouer le rôle principal de son premier film en tant que réalisateur : « Alors que j’expliquais à l’équipe qu’il fallait trouver un homme d’âge mûr, plus ou moins alcoolique, ayant vécu des années durant avec sa mère, tous les visages se sont tournés vers moi. »
Le 15 août, Rome, plus encore que Paris, se vide de tous ses habitants, qui fuient les grandes chaleurs vers les plages. Sauf les vieux. Mais qui les gardera ? Le héros, qui s’appelle donc Gianni, va accepter de prendre en charge, pour un jour ou deux, outre sa génitrice, trois autres vieilles dames, plus ou moins capricieuses et acariâtres.
Le scénario, on le voit, est loin du thriller. Le charisme du personnage principal est proche de zéro. Et le décor, un petit appartement sans personnalité, minimaliste. Et pourtant, le charme opère. Les relations entre l’homme dépassé et accablé mais plein de bonne volonté et les octo- et nonagénaires exigeantes sont brossées à petites touches, savoureux mélange de justesse et de légère ironie. Ces dames, choisies parmi des non professionnelles, ont eu leurs humeurs, pendant le tournage, et Di Gregorio a su les laisser faire, quand il le fallait, pour plus de naturel et parfois de burlesque.
Le grand retour de la comédie à l’italienne ? Moins cruel que certaines uvres renommées du genre, « le Déjeuner » fait sourire en se situant hors de la méchanceté ou de la gentillesse. Des petites choses de la vie et de la vieillesse, tout simplement. Récompensé à Venise par le prix de la première uvre, le réalisateur, au tournant de la soixantaine, à l’avenir devant lui.
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