UN CARANCHO, c’est un rapace, un charognard qu’on rencontre souvent au bord des routes, dans la pampa argentine, car il se nourrit des cadavres de bêtes victimes de chocs avec des voitures. C’est aussi un rapace, un charognard au sens figuré, une personne qui exploite et se nourrit des accidents de la route.
Après avoir abordé, dans l’excellent « Leonera », la question des femmes qui ont des bébés en prison, Pablo Trapero a voulu s’attaquer aux problèmes liés aux accidents de la route, particulièrement nombreux en Argentine. Son héros est un avocat qui profite des victimes et s’enrichit grâce aux assurances et à la corruption. C’est ainsi qu’une nuit il rencontre une jeune urgentiste.
« Carancho » est une histoire d’amour et un film noir, les deux vont souvent bien ensemble. Le business des accidentés de la route est florissant et mafieux. Malheur à qui tente d’en sortir ! Les coups pleuvent, la violence est constamment présente. Et celle dont le métier est de tenter de sauver les vies va être entraînée.
La nuit, l’hôpital, le bureau de l’avocat, la tonalité est sombre et les plans-séquences ajoutent à l’impression d’enfermement, d’inexorabilité. Mais quelques scènes et des changements de rythme apportent un peu de légèreté. Martina Guzman (par ailleurs épouse du réalisateur) et Ricardo Darin (apprécié récemment avec « Dans ses yeux ») forment un duo très convaincant. D’autant plus que les deux personnages sont complexes, ni tout blanc la première, ni tout noir le deuxième.
Le film, qui a connu un grand succès dans son pays, y a joué un rôle politique, puisqu’un projet de loi anti-carancho est en préparation, qui prévoit notamment la possibilité pour les victimes d’accidents de recevoir des conseils juridiques gratuits.
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